Sanctions contre l'Iran rétablies en cas d'échec, promet Obama

Barack Obama a promis mardi que des sanctions contre l'Iran pourront être remises en oeuvre si Téhéran enfreint les termes de l'accord limitant son programme nucléaire en échange d'une levée des mesures économiques restrictives prises par les Nations unies. /Photo prise le 3 avril 2015/REUTERS/Jonathan Ernst

WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama promet mardi que des sanctions contre l'Iran pourront être remises en oeuvre si Téhéran enfreint les termes de l'accord limitant son programme nucléaire en échange d'une levée des mesures économiques restrictives prises par les Nations unies. Dans un entretien à la radio publique américaine NPR, le président américain explique que les négociateurs occidentaux tentent de parvenir à un accord avec les Iraniens prévoyant l'adoption de nouvelles sanctions éventuelles sans l'approbation du Conseil de sécurité où la Russie, alliée de la république islamique, dispose d'un droit de véto. "Nous sommes tout à fait certains que nous pouvons les rétablir", affirme Barack Obama à propos des sanctions qui ont fortement affecté l'économie iranienne. Pour ce faire, il suffirait que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) constate un manquement de l'Iran à ses obligations dans son programme nucléaire. Les négociateurs du groupe P5+1 et les Iraniens sont parvenus la semaine passée à un accord encadrant ce programme que les Occidentaux soupçonnent toujours d'être mené à des fins militaires. Des discussions sont maintenant prévues jusqu'à la fin juin pour régler les détails et parvenir à un accord final dont Obama espère qu'il renforcera la position des modérés dans le pays. "Si aux yeux de leur peuple, ils apparaissent comme ceux qui ont réussi, on peut imaginer que cela va renforcer leur position à l'égard des tenants de la ligne dure", a commenté Barack Obama. Le président américain a également évoqué les déclarations du gouverneur du Wisconsin Scott Walker, possible candidat à l'investiture républicaine, qui a promis de remettre en cause cet accord s'il était élu. Obama a jugé que l'annulation d'accords internationaux poserait un problème aux alliés des Etats-Unis et "reforcerait leurs ennemis". "Cela serait une attitude inconsidérée", a jugé Obama ajoutant que si Scott Walker se penchait un peu sur la politique étrangère il parviendrait à la même conclusion. Le chef de l'Etat américain écarte également la revendication formulée par Benjamin Netanyahu qui exigeait que la signature d'un accord avec l'Iran soit soumise à la condition d'une reconnaissance par Téhéran du droit d'Israël à exister. "L'idée de conditionner un accord vérifiable nous assurant que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire à une reconnaissance d'Israël par l'Iran, cela revient vraiment à dire que nous ne signerons pas d'accord tant que la nature du régime iranien n'aura pas totalement changé", estime Barack Obama. "C'est, je pense, une erreur de jugement fondamentale", a-t-il ajouté. (Eric Beech; Pierre Sérisier pour le service français)