Dans « Sambre », Jonathan Turnbull joue un violeur en série, un rôle difficile mais nécessaire

Jonathan Turnbull interprète le violeur de la Sambre dans la série de France 2.
France 2 /© WHAT’S UP FILMS Jonathan Turnbull interprète le violeur de la Sambre dans la série de France 2.

SERIE TELE - Il a accepté d’incarner un monstre. France 2 diffuse ce lundi 20 novembre les épisodes 3 et 4 de la série Sambre avant le final lundi 27. Cette fiction inspirée du réel retrace l’enquête sur le violeur en série de la Sambre qui a duré 30 ans ; un rôle joué par l’acteur Jonathan Turnbull. Il est l’un des visages les moins connus de la distribution (qui comporte notamment Alix Poisson, Clémence Poésy, Noémie Lvovsky et Olivier Gourmet) et pourtant, l’un des plus magnétiques.

« Sambre » sur France 2 : cette série sur un fait divers vieux de 30 ans dit beaucoup de notre rapport au viol

Dans la série, Jonathan Turnbull, incarne Enzo Salina. Son personnage est directement inspiré de Dino Scala, surnommé le « violeur de la Sambre ». Véritable Docteur Jekyll et Mister Hyde, le père de famille et collègue sympathique est aussi la nuit, un impitoyable violeur en série. Jonathan Turnbull a été choisi parmi une quarantaine de candidats par le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade, et il a accepté ce rôle très complexe presque sans réfléchir. « Pour un acteur, un artiste, un rôle pareil, c’est génial, jouer les monstres, c’est le plus dur, mais aussi le plus excitant », avait-il déclaré en octobre lors de la conférence de présentation de la série.

Jonathan Turnbull joue Dino Scala sur 30 ans

Pour ce faire, Jonathan Turnbull a pris du poids (presque 15 kg) pour se transformer en sympathique citoyen modèle et entraîneur de football pour enfants. Ce qui a séduit le comédien, c’est la puissance et la dualité du personnage d’une part « toujours sur le fil du rasoir », mais aussi la temporalité de la série. Sambre suit les exactions d’Enzo Salina sur une période de 30 ans, et les téléspectateurs assistent à son vieillissement. Une pirouette possible grâce à de nombreuses heures de maquillage, et qui a aussi nécessité un lourd travail d’acteur. « Sambre s’étale sur trente ans : c’est étrange de se voir jeune et jusqu’à 58 ans. Et compliqué pour un acteur : on doit adapter le jeu pour être crédible. Moi j’ai beaucoup travaillé sur la démarche notamment et le façonnage de la voix, qui m’a détaché de moi-même », explique Jonathan Turnbull.

Et il a d’ailleurs pris du plaisir à jouer ce rôle. « Les rôles de monstre, c’est une régalade, ce sont les meilleurs rôles… Et avec le maquillage (les prothèses) sur le visage il y a tout de suite une distance, c’est vraiment kiffant », s’est-il enthousiasmé auprès de France TV.

Une transformation qu’il a adoptée pour donner toute sa stature au personnage d’Enzo. Jonathan Turnbull, comme tous les acteurs de la série, a été séduit par le scénario, et choisi, en raison de sa volonté de mettre en lumière une problématique bien réelle. Pour adapter l’enquête journalistique d’Alice Géraud, le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade voulait « des acteurs citoyens, avec une haute conscience de la portée de leur rôle ». Tous ont en effet été choisis pour offrir une voix aux victimes de Dino Scala, mais plus globalement à toutes les victimes de viol qui vivent des années plus tard encore dans le traumatisme de leur agression.

Un rôle de violeur vécu comme un engagement

Jonathan Turnbull s’est donc investi et beaucoup documenté sur Dino Scala, le vrai violeur de la Sambre. L’acteur ne l’a pas rencontré, même s’il en avait envie, mais a travaillé autrement. « J’ai fait des recherches, mais pas trop, juste pour trouver quelque chose auquel m’identifier ». Un aspect indispensable pour que « le monstre » qu’il représentait à l’écran soit crédible, tout en étant détaché.

Malgré ces efforts, le rôle n’a pas été facile. « Déjà humainement, c’est un choix fort d’accepter de l’incarner. Et ensuite, c’est forcément un personnage qui occupe plus la tête que les autres. Et puis les scènes d’agressions, c’est très spécial à tourner », se rappelait-il en octobre.

Jonathan Turnbull l’a fait cependant avec un objectif similaire à celui d’Alix Poisson, Clémence Poésy ou Pauline Parigot : mettre en lumière l’absurdité choquante de la longévité de cette affaire, du traitement des victimes de viol, des manquements de la justice. « Il aurait dû être arrêté beaucoup plus tôt, ce mec-là, assure-t-il. Donc ça alerte en tant que personne et être humain, et ça motive en tant qu’acteur. » Dino Scala a été arrêté en 2018 pour 54 viols et agressions sexuelles. Il a été condamné à 20 ans de prison en 2022.

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