Samara, collégienne tabassée à Montpellier, reçoit le soutien de Macron, la classe politique en émoi

POLITIQUE - « Rien ne justifie. » Emmanuel Macron a réagi, ce jeudi 4 avril, à l’agression de Samara, une jeune fille de 14 ans tabassée à Montpellier deux jours plus tôt devant son collège. Un événement qui suscite l’émoi dans la classe politique tout entière et qui a poussé Nicole Belloubet, la ministre de l’Éducation, à lancer une enquête administrative.

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« Je pense qu’il est important dans ces moments-là d’abord d’être aux côtés de cette jeune fille, de sa famille, de lui apporter tout notre soutien », a ainsi expliqué le président de la République, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de l’article, en marge de l’inauguration d’un complexe sportif pour les JO en Seine-Saint-Denis.

« Rien ne justifie qu’on accepte qu’une jeune fille, une ado, soit ainsi agressée par plusieurs jeunes de son âge », a ensuite ajouté Emmanuel Macron, en souhaitant également être « prudent pour ne pas qualifier les choses » avant la fin des différentes investigations lancées.

La mère de Samara dénonce du harcèlement

Depuis l’agression de l’adolescente, mardi devant son collège, l’établissement Arthur-Rimbaud situé dans le quartier de La Mosson - La Paillade, au nord-ouest de Montpellier, trois mineurs, dont au moins une était scolarisée dans le même établissement, ont été placés en garde à vue pour tentative de meurtre sur mineur. « Gravement blessée », la jeune fille est sortie du coma, a annoncé le parquet mardi soir.

Interrogée par plusieurs médias, la mère de la collégienne agressée explique qu’une de ses camarades lui « faisait la misère depuis un an et demi deux ans ». Elle affirme que cette dernière avait été exclue de l’établissement deux jours en juin 2023, notamment après avoir publié une photo de sa fille sur les réseaux sociaux appelant à la violer.

Sur Europe 1 ce jeudi matin, elle explique que sa fille était victime d’insultes notamment à cause de sa façon de s’habiller, « à l’européenne. » « Samara se maquille un peu. Et cette jeune fille (qui aurait agressé Samara) est voilée. Toute la journée, elle la traitait de kouffar, qui veut dire mécréant en arabe. Toute la journée, c’étaient des insultes », déplore-t-elle.

Du PS au RN : les politiques sous le choc

Dans la classe politique, c’est l’émotion qui domine. De la gauche à l’extrême droite, nombreux sont les élus à dire leur ras-le-bol ou à exprimer leur soutien à la jeune fille, dans le sillage de la réaction de la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet, laquelle a rapidement condamné un « acte insupportable ».

« L’agression de Samara est une honte », cingle ainsi le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, pour qui « notre devoir collectif est de protéger tous nos concitoyens des obscurantistes qui s’en prennent à nos libertés. » Dans le même esprit, la députée écologiste Sandrine Rousseau dénonce une « agression absolument, totalement, sexiste ». « Samara et toutes les femmes ont le droit de s’habiller comme elles le souhaitent. Partout », rappelle ainsi l’élue parisienne.

À droite et au Rassemblement national, on vise plus directement encore « l’islamisme qui s’en prend à nos enfants », selon les mots de Marine Le Pen sur les réseaux sociaux ou à « l’oppression islamiste », selon ceux de la tête de liste LR aux européennes François-Xavier Bellamy. « L’objectif des islamistes n’est pas de se séparer, mais de changer notre société, nos us et coutumes, notre façon de nous habiller, de manger, de nous divertir », fustige par exemple la leader du parti d’extrême droite.

Dans deux communiqués publiés mercredi soir, le parquet souligne que la justice « n’avait pas été saisie de signalement de faits de harcèlement » à l’égard de Samara, tandis que l’académie de Montpellier espère que l’enquête « permettra de déterminer toutes les circonstances de l’agression. »

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