Salvador : Teodora Vasquez libérée après dix ans de prison pour une fausse couche

Teodora Vasquez étreint sa mère, le 15 février, après sa libération au terme de plus de dix ans de prison.

La Cour suprême de Justice a finalement accepté de «commuer la peine» de cette femme condamnée à trente ans de prison, dans un pays chrétien qui demeure farouchement opposé à l'avortement. Sa victoire en amènera peut-être d'autres, espèrent ses soutiens.

Elle est libre. Teodora Vasquez, 34 ans, condamnée en juillet 2007 par un tribunal salvadorien à 30 ans de prison pour une fausse couche a été libéré jeudi. Mais au moins 27 autres jeunes femmes croupissent encore pour des condamnations similaires dans les prisons du Salvador, ce pays où non seulement la loi interdit l’avortement sous toute ses formes, mais où la pression sociale et religieuse est telle que nombre de femmes sont envoyées directement de l’hôpital en prison.

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Teodora a passé exactement dix ans et sept mois en prison avant que la Cour suprême de Justice accepte finalement de «commuer sa peine» et autorise sa mise en liberté, alors qu’un tribunal avait encore, le 13 décembre dernier, rejeté un recours en appel et confirmé sa condamnation a trente ans de prison pour «infanticide».

Une petite foule est venue l’attendre au petit matin à sa sortie de la prison des femmes d’Ilopango à l’est de San Salvador : sa famille évidemment, les militantes pour la légalisation de l’avortement qui vaillamment ne relâchent jamais la pression dans leur combat, et quelques caméras et micros. Elle est repartie accrochée au bras de ses parents venus de la région rurale d’Ahuachapan pour l’accueillir avec son fils de 14 ans, privé de maman depuis tant de temps. Jointe par téléphone, elle nous a assuré d’une voix douce qu’elle lutterait jour après jour pour faire sortir «une par une» ses autres camarades d’infortune de prison. Treize dans la seule prison d’Ilopango ! «Ce n’est une vie pour personne» a-t-elle soupiré.

Toute à la joie et à l’étrangeté des retrouvailles – son fils si grand, ses nièces qu’elle ne reconnaissait pas, ses parents (...)

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