Les salons de beauté rouvrent timidement au Turkménistan

“Les salons de beauté pour femmes au Turkménistan, fermés à la suite d’une interdiction officieuse par les autorités, ont rouvert dans la capitale et les velaiat [régions] du pays”, rapporte Asia Plus. Cette interdiction tacite avait débuté “après l’investiture de Serdar Berdymoukhammedov, qui a succédé à son père à la présidence en mars 2022.

“Les salons de beauté proposent des tatouages de sourcils, des extensions de cils et la pose de faux ongles”, mais “les injections de Botox, les implants en silicone et les épilations sont toujours interdits”, précise le site tadjik. En outre, les employées du secteur public ne peuvent pas profiter de cet assouplissement : “Le ‘naturel’ de leur apparence est strictement contrôlé par les autorités. Il leur est interdit de se maquiller ou de porter des vêtements voyants.”

Les contrevenantes “risquent la prison”. Selon les employées d’un salon de beauté, “au moins onze esthéticiennes de la ville de Turkmenbachi [dans l’extrême ouest du pays, au bord de la mer Caspienne] ont été emprisonnées au cours des huit derniers mois pour avoir pratiqué des injections de Botox”.

“Les poupées n’ont pas la cote ici”, observait avec ironie News.ru en avril 2022. Le site russe s’étonnait par ailleurs du montant élevé des amendes infligées, dans ce pays où le salaire mensuel moyen n’excède pas 500 euros : “Les femmes qui ont enfreint les règles devront payer de 300 à 500 manats [de 85 à 150 euros] pour avoir ‘utilisé des substances et des objets étrangers pour embellir leur corps’. Les esthéticiennes et propriétaires d’établissements qui proposent de tels services risquent 1 000 manats d’amende [310 euros].”

“Le Turkménistan est confronté à divers tabous sur l’apparence des femmes et leur mode de vie en général”, rappelle News.ru. Des interdictions ont été imposées, notamment “pour tatouage, port de jean ou de robes et jupes courtes ou moulantes, ou encore le fait de décolorer ses cheveux”. Des femmes tatouées ont été convoquées et interrogées par la police, rapporte aussi le site russe. Mais ces interdictions “n’ont jamais été formalisées [car] si elles étaient introduites par la loi, les autorités turkmènes risqueraient de transformer le pays en un État [régi par la] charia. Par conséquent, ces interdictions sont communiquées verbalement.”

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