Une salle de prière musulmane fermée dans le Rhône

Michel Delpuech, le préfet du Rhône, et Gérard Collomb, le maire de Lyon, le 19 novembre.

Consécutive à l’instauration de l’état d’urgence, l'opération s'est déroulée dans la commune viticole de L’Arbresle sur ordre du préfet, le lieu présentant «un risque sérieux d’atteinte à la sécurité et à l’ordre public» selon ce dernier.

A L’Arbresle, dans le Rhône, les discussions de comptoir tournaient, ces derniers temps, plutôt autour de l’arrivée du Beaujolais nouveau que du radicalisme islamiste. Pourtant, c’est dans cette commune viticole de 6 000 habitants, située entre Lyon et Villefranche-sur-Saône, qu’a eu lieu jeudi l’une des premières fermetures de salle de prière musulmane consécutives à l’instauration de l’état d’urgence en France.

Menée sans incident par la gendarmerie, cette opération applique un arrêté pris le même jour par le préfet de la région Rhône-Alpes. «Fréquentée par de nombreux salafistes, dont certains en relation avec des individus pouvant se trouver en Syrie», la salle située à l’arrière de la Maison des associations du bourg présentait «un risque sérieux d’atteinte à la sécurité et à l’ordre public», a-t-il déclaré dans un communiqué. Cette décision, destinée à protéger de «nombreux jeunes», a été prise en lien avec les services de renseignement «qui ont suivi des individus», explique-t-on à la préfecture.

«Proposer une alternative»

Le maire PS de L’Arbresle, Pierre-Jean Zannettacci, confirme à Libération une «fréquentation grandissante, anormale» depuis quelques mois, «avec des gens qui venaient des départements voisins» : «Les choses s’étaient accélérées, il y avait des signes de radicalisation en termes de comportement et d’habillement : on voyait des jeunes du coin se mettre à porter la barbe et la djellaba, les filles qui se voilaient progressivement», détaille l’élu. Si l’intervention de la gendarmerie a pu «rassurer» la population, elle a aussi «choqué» la communauté musulmane, notamment turque, implantée de longue date : «Ils se sentent à la fois stigmatisés et victimes, car ils n’ont plus de lieu de prière désormais», (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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