Salim Baghdad, footballeur victime d'islamophobie

«France Football» raconte l'histoire de ce joueur de Nancy, victimes d'attaques racistes depuis les attentas de janvier et lâché par son club.

Curieuse histoire que celle qui a concerné l’attaquant de l’AS Nancy-Lorraine (Ligue 2) Salim Baghdad depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, et que rapporte le site de l’hebdomadaire France football, sans doute symptomatique de ce que beaucoup de musulmans ont vécu, dans le foot ou ailleurs.

L’affaire a débuté peu après les attentats, alors que le joueur quittait le centre d’entraînement du club lorrain après avoir reçu des soins : quatre supporteurs l’arrêtent et, après l’avoir amadoué en lui parlant de la saison en cours, l’insultent violemment, «sale Arabe, sale bougnoule, on est tous Charlie, la France aux Français, dégage à Toulouse [dont Salim est originaire, ndlr] Mohamed Merah».

En rentrant chez lui, il trouve son épouse en pleurs : des individus ont frappé à sa porte «tout l’après-midi» et déposé une poche de sang de porc dans son courrier, ainsi que des imprimés spécifiant que Salim Baghdad a fréquenté le même lycée que Mohamed Merah, ce qui est vrai, et qui indique que ceux qui cherchent à l’intimider sont plutôt bien renseignés. Quand il en parle à l’entraîneur nancéen Pablo Correa le lendemain, le joueur apprend que le club a reçu les mêmes éléments par courrier – une poche de sang de porc et des imprimés menaçants.

La réaction de ses employeurs va pourtant le décevoir. Très vite, le staff et les dirigeants lui conseillent de ne pas faire la moindre publicité à l’affaire : pas question de s’embarquer dans une histoire susceptible de brouiller les objectifs sportifs de l’AS Nancy et de dépasser les protagonistes selon le club, à moins qu’il s’agisse de ne pas braquer une partie du public alors que l’équipe est à la lutte pour accéder à la Ligue 1.

Pire : reçu par le directeur sportif Paul Fischer, il a la surprise de voir un membre des renseignements généraux se joindre à la réunion pour (...)

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