« Le Salaire de la peur » sur Netflix : un crash en beauté
Cette réadaptation par Netflix du classique d’Henri-Georges Clouzot, bien trop moderne et policée, n’en atteint jamais les sommets de subtilité.
Que faut-il manipuler avec le plus de précaution : un tube de nitroglycérine prêt à exploser ou l'héritage cinématographique du Salaire de la peur ? Le chef-d'œuvre d'Henri-Georges Clouzot, Palme d'or en 1953, succès critique et public, avait déjà engendré un illégitime mais sublime rejeton : Sorcerer, de William Friedkin, en 1977, petit miracle passé lui aussi à la postérité de l'autre côté de l'Atlantique. Et voilà qu'en 2024, Netflix s'est risqué à lui donner une nouvelle progéniture, française de surcroît, confiant cette nouvelle adaptation à Julien Leclercq (L'Assaut, la série Braqueurs sur Netflix).
Celui-ci assume aussi bien sa paternité avec le film d'Henri-Georges Clouzot qu'avec Georges Arnaud, auteur du roman original. De quoi faire se lever un sourcil, voire deux, de circonspection, face à un projet qui suintait le film d'action moderne, tares comprises, par tous les pores.
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Quatre protagonistes, deux camions remplis de tubes d'un explosif instable, plusieurs centaines de kilomètres de routes tortueuses, un incendie de puits de pétrole à éteindre en moins de 24 heures : le spectateur averti retrouvera bien vite ses marques. Exit, évidemment, Yves Montand et Charles Vanel ; ici, Franck Gastambide et Alban Lenoir sont deux frères, deux intrépides têtes brûlées, appâtés pour diverses raisons par cette aventure périlleuse. Lire la suite