« Le Salaire de la peur » sur Netflix : un crash en beauté

Cette réadaptation par Netflix du classique d’Henri-Georges Clouzot, bien trop moderne et policée, n’en atteint jamais les sommets de subtilité.

Le Salaire de la peur version 2024 avec Franck Gastambide et Ana Girardot, plus de testostérone, moins de subtilité.  - Credit:Netflix
Le Salaire de la peur version 2024 avec Franck Gastambide et Ana Girardot, plus de testostérone, moins de subtilité. - Credit:Netflix

Que faut-il manipuler avec le plus de précaution : un tube de nitroglycérine prêt à exploser ou l'héritage cinématographique du Salaire de la peur ? Le chef-d'œuvre d'Henri-Georges Clouzot, Palme d'or en 1953, succès critique et public, avait déjà engendré un illégitime mais sublime rejeton : Sorcerer, de William Friedkin, en 1977, petit miracle passé lui aussi à la postérité de l'autre côté de l'Atlantique. Et voilà qu'en 2024, Netflix s'est risqué à lui donner une nouvelle progéniture, française de surcroît, confiant cette nouvelle adaptation à Julien Leclercq (L'Assaut, la série Braqueurs sur Netflix).

Celui-ci assume aussi bien sa paternité avec le film d'Henri-Georges Clouzot qu'avec Georges Arnaud, auteur du roman original. De quoi faire se lever un sourcil, voire deux, de circonspection, face à un projet qui suintait le film d'action moderne, tares comprises, par tous les pores.

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Quatre protagonistes, deux camions remplis de tubes d'un explosif instable, plusieurs centaines de kilomètres de routes tortueuses, un incendie de puits de pétrole à éteindre en moins de 24 heures : le spectateur averti retrouvera bien vite ses marques. Exit, évidemment, Yves Montand et Charles Vanel ; ici, Franck Gastambide et Alban Lenoir sont deux frères, deux intrépides têtes brûlées, appâtés pour diverses raisons par cette aventure périlleuse. Lire la suite