Que sait-on des tatouages d’Ötzi, l’homme des glaces ?

Démonstration de tatouage à la main dans le cadre d’études sur les marques graphiques présentes sur le corps d’Ötzi. Les motifs représentés ici ne sont pas ceux de l’homme des glaces.. Photo Candice Nel
Démonstration de tatouage à la main dans le cadre d’études sur les marques graphiques présentes sur le corps d’Ötzi. Les motifs représentés ici ne sont pas ceux de l’homme des glaces.. Photo Candice Nel

Menés avec la participation d’un artiste tatoueur professionnel néo-zélandais, de récents travaux de recherche permettent d’en savoir plus sur les 61 tatouages recouvrant le corps d’Ötzi, l’homme des glaces.

Ces marques graphiques n’auraient pas été réalisées comme les archéologues l’ont d’abord pensé, rapporte CNN.

Pyramide commémorative sur le lieu de découverte de l’homme des glaces, dans les Alpes.. Photo Dario Frasson/South Tyrol Museum of Archaeology
Pyramide commémorative sur le lieu de découverte de l’homme des glaces, dans les Alpes.. Photo Dario Frasson/South Tyrol Museum of Archaeology

Découverte en 1991 dans les Alpes, la momie d’Ötzi, parfaitement préservée par la glace, est aujourd’hui conservée au Musée archéologique de Bolzano, en Italie.

De nombreuses études scientifiques ont permis d’avoir une idée du mode de vie de cet homme du néolithique qui vivait il y a 5 300 ans environ.

On sait à quoi il ressemblait, qu’il était droitier et qu’il a été tué d’une flèche dans le dos, par exemple. L’analyse du contenu de son estomac nous renseigne même sur son dernier repas.

Le très bon état de préservation de la momie de l’homme des glaces a déjà permis d’en apprendre beaucoup sur lui.. PHOTO ANDREA SOLERO/AFP
Le très bon état de préservation de la momie de l’homme des glaces a déjà permis d’en apprendre beaucoup sur lui.. PHOTO ANDREA SOLERO/AFP

Jusqu’à présent, les chercheurs pensaient que ses tatouages avaient été obtenus par une technique d’incision, une entaille dans la peau dans laquelle on applique un pigment noir.

Mais l’étude parue le 13 mars dans lEuropean Journal of Archaeology suggère plutôt qu’une technique de handpoke, ou “piqûre à la main” – une version manuelle d’une technique de tatouage très utilisée aujourd’hui –, est à l’origine de ces marques.

Elle implique un outil de perforation à pointe unique, perforation dans laquelle on introduit un pigment de carbone.

Quelques-uns des 61 tatouages d’Ötzi se trouvent  sur son dos, visibles sur cette reconstitution.. Photo flipflop-collective/South Tyrol Museum of Archaeology
Quelques-uns des 61 tatouages d’Ötzi se trouvent sur son dos, visibles sur cette reconstitution.. Photo flipflop-collective/South Tyrol Museum of Archaeology

“Les tatouages sur le corps d’Ötzi présentent des bords arrondis typiques du handpoke, pratiqué avec un instrument qui était sans doute en os ou en cuivre.”

Aaron Deter-Wolf, archéologue, premier auteur de l’étude

“Cette étude est une revue de la littérature existante sur les tatouages d’Ötzi et s’appuie sur des expériences contemporaines qui reproduisent des techniques ancestrales de tatouage”, précise CNN.

Elle fait suite à une précédente étude pour laquelle le chercheur Aaron Deter-Wolf, le tatoueur néo-zélandais Danny Riday et la tatoueuse de tradition inuite Maya Sialuk Jacobsen avaient comparé huit techniques différentes.

Danny Riday avait même fait des tests sur sa propre jambe.

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