Que sait-on sur les livraisons nord-coréennes présumées d’obus et de missiles à la Russie ?

Une fois de plus, le chef de la diplomatie ukrainienne a voulu appuyer là où ça fait mal. “Pour la Russie, la Corée du Nord est un partenaire bien plus fiable que nos amis le sont pour l’Ukraine”, a-t-il dit dans un entretien accordé au quotidien populaire allemand Bild. Ses propos, qui faisaient référence à la pénurie de munitions dont souffre l’armée ukrainienne, ont été largement repris par la presse de Kiev. “Même si cela peut paraître absurde et ridicule, c’est bien la réalité”, a-t-il poursuivi, cité par le site de l’hebdomadaire Zerkalo Nedely.

Relayant également ces propos, l’agence de presse Unian rappelle pour sa part que la Corée du Nord est suspectée de livrer à la fois des missiles balistiques et des obus d’artillerie à la Russie, même si la qualité de ces derniers était déplorable, à en croire même les voenkor (reporters de guerre) russes les plus patriotiques, poursuit l’agence.

Ainsi, dans un autre article, Unian cite longuement le témoignage de l’un d’entre eux, Alexeï Larkine, qui confirme que des obus de fabrication iranienne – “plutôt corrects” – et nord-coréens seraient bien en possession de l’armée russe en Ukraine. Dans un post publié sur sa chaîne Telegram au début de l’année, ce dernier qualifie effectivement les obus nord-coréens confectionnés par des “adolescents affamés” à de la “pure m..de”.

“Principal pourvoyeur de munitions à la Russie”

Quant aux missiles balistiques, le procureur général d’Ukraine, Andriy Kostine, a affirmé le 12 janvier dernier que le parquet disposait déjà des premières preuves de leur utilisation sur le théâtre de guerre ukrainien.

Selon ses enquêteurs, c’est avec un missile de moyenne portée fabriquée en Corée du Nord que l’armée russe a frappé le 2 janvier dernier la ville de Kharkiv. “Nous étudions et analysons également les données relatives à d’autres fragments de munitions qui ont été trouvés sur les sites d’attaques récentes dans les régions de Kharkiv et d’Odessa”, précisait-il, cité par Zerkalo Nedely.

Le magazine rappelle également les propos du chef du renseignement militaire du pays (GUR), Kyrylo Boudanov, qui, dans un récent entretien accordé au Financial Times, qualifiait la Corée du Nord de “principal pourvoyeur de munitions à la Russie”. Sans les livraisons de Pyongyang, la situation dans l’armée russe serait “catastrophique”, poursuivait-il.

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