La "saison" du moustique tigre s'ouvre, les autorités en alerte

Dès la semaine prochaine, les autorités sanitaires seront sur le qui-vive. À partir du 1er mai, la surveillance du l'Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre, est renforcée, et ce jusqu'au 30 novembre.

Sa progression rapide sur le territoire inquiète particulièrement. Alors qu'il ne s'est installé qu'en 2004 dans l'Hexagone, il est aujourd'hui présent dans 71 départements, selon le ministère de la Santé. Depuis 2010, le nombre de départements métropolitains colonisés par le moustique tigre a été multiplié par dix.

Prolifération "spectaculaire"

Le site de surveillance Vigilance-moustique affirme que la progression du moustique tigre a été "spectaculaire" cette année. Il classe en effet 4 nouveaux départements en vigilance rouge, c'est-à-dire ceux où l'insecte est implanté et actif: la Meurthe-et-Moselle, le Loir-et-Cher, le Loiret, et le Val d'Oise.

Trois départements bretons s'ajoutent en outre à la liste de la vigilance orange, où le moustique tigre a été intercepté ponctuellement durant les cinq dernières années. Des territoires toujours plus au nord du pays, qui étaient jusqu'ici épargnés par la prolifération de ce moustique. En Ile-de-France, il est désormais définitivement implanté dans une centaine de communes.

Réchauffement climatique

Reconnaissable grâce à ses rayures noires et blanches, le moustique tigre, originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, évolue surtout dans les territoires chauds. Dans le sud de la France, près de la Méditerranée, il fait son retour après une courte pause puisqu'en conséquence des températures exceptionnellement douces à l'automne, il était encore largement présent à la fin du mois d'octobre.

Face au réchauffement climatique, la crainte est donc que le moustique progresse toujours plus vers le nord et qu'il puisse à terme rester actif quasiment toute l'année en cas d'hiver peu rigoureux.

Potentiel vecteur de maladies

Si le moustique tigre est un important transmetteur de virus dans d'autres parties du globe, par exemple dans certains départements d'outre-mer, il est pour le moment essentiellement un simple nuisible en métropole.

Toutefois, le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars), successeur du Conseil scientifique, alerte sur le risque, dans les années à venir, d'une "hausse des cas de dengue, Zika et chikungunya, maladies transmises par des moustiques 'vecteurs' désormais largement implantés sur le territoire national".

Des maladies virales qui "pourraient devenir des problèmes de santé publique".

Le Covars rappelle que le sud de la France a connu 65 cas de dengue autochtone, c'est-à-dire contractés à cause d'une piqûre de moustique sur le territoire, et non pas en ayant voyagé dans une zone où la maladie circule activement.

Installation de pièges pondoirs

En déclenchant leur période de surveillance renforcée, les autorités ont pour objectif de scruter l'évolution du moustique et de lutter contre sa prolifération. Afin de détecter l'arrivée du moustique tigre sur un territoire, les autorités installent notamment des "pièges pondoirs" dans des zones à risque.

Un site de signalement est également mis à la disposition de la population pour qu'elle puisse signaler la présence du moustique tigre. "Lorsqu'un signalement provient d’une zone jusqu’alors non colonisée par le moustique, la validation du signalement peut conduire à compléter les observations du dispositif de surveillance entomologique active, en installant des pièges pondoirs dans cette nouvelle zone", détaille l'Anses.

Les autorités sanitaires, notamment les ARS, vont également agir en cas de détection d'un cas de maladie autochtone pour diminuer le risque de propagation de virus et le nombre de malades.

Article original publié sur BFMTV.com