Sainte-Soline: la préfète qualifie d'"insulte" les accusations d'entrave à l'intervention des secours

Plusieurs participants à la manifestation de samedi accusent les autorités d'avoir empêché les secours de venir porter leur aide aux blessés.

Emmanuelle Dubée, préfète des Deux-Sèvres, a été interrogée ce mercredi matin sur BFMTV, après la diffusion d'un enregistrement dans lequel on entend un membre du SAMU expliquer ne pas avoir le droit d'intervenir pour venir en aide à des blessés, notamment un grave, lors des manifestations violentes contre les méga-bassines à Sainte-Soline samedi.

"J'entends tout à fait l'enregistrement que vous avez diffusé", déclare la préfète, qui ajoute qu'il "n'y a pas eu de défaillance des services de secours, des pompiers et du Samu, ni de tout autre service de l'État dans la prise en charge des blessés".

"Je vais même dire que je trouve que c'est une insulte de dire qu'il y a eu un blocage fait sciemment des forces de l'ordre pour empêcher de porter secours", déclare Emmanuelle Dubée.

Les conditions d'intervention "n'étaient pas réunies"

Dans l'enregistrement, on entend des personnes appeler le Samu pour les prévenir qu'une personne en urgence absolue doit être évacuée de la zone de manifestation de façon immédiate. La personne au téléphone explique ne pas avoir l'autorisation d'intervenir sur la zone concernée, un ordre provenant des forces de l'ordre, car la situation est trop dangereuse.

La préfète explique sur BFMTV que "la règle de base quand on envoie des personnels du Samu, quand on envoie des pompiers, c’est d’assurer en premier lieu leur sécurité" et que "ces conditions n’étaient pas réunies en tout lieu, à tout moment, le 25 mars".

Même si les manifestants sur place assurent qu'il y a eu des moments d'accalmie, qui auraient pu permettre le passage des secours, Emmanuelle Dubée indique "la présence de black blocs constitués, armés, qui étaient susceptibles de reprendre des violences très rapidement et en plus ils étaient très mobiles".

Une intervention plus d'une heure après le signalement

D'après ses informations, le signalement quant à cette personne en urgence absolue a été fait à 13h49 samedi. Des secouristes ont pu accéder à lui à 14h57. Dix minutes avant leur arrivée, un médecin de la gendarmerie avait commencé à prodiguer les premiers soins.

Sept manifestants ont été officiellement secourus samedi dont trois hospitalisés avec deux pronostics vitaux engagés. D'après les organisateurs, un seul de ces blessés graves restait entre la vie et la mort mardi. Le parquet militaire de Rennes va enquêter sur l'origine de leurs blessures, imputées à une grenade et un LBD par les proches des victimes.

Selon le parquet de Niort, lors de cette manifestation, 47 gendarmes ont été blessés, dont deux hospitalisés jusqu'à lundi. Ce bilan inclut 18 prises en charge pour des "traumatismes sonores". Les organisateurs évoquent eux 200 manifestants blessés, dont 40 graves avec de nombreuses "mutilations" dont une perte d'oeil.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Violences à Sainte-Soline : les secours ont-ils été empêchés d'intervenir ou retardés ?