Sainte-Soline : face aux critiques de Dupond-Moretti, Sophie Binet défend les acquis de la désobéissance civile

Sophie Binet photographiée lors du 1er mai à Paris.
ALAIN JOCARD / AFP

POLITIQUE - La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a invité ce vendredi 8 septembre le ministre de la Justice à « réviser son Histoire » en fustigeant les propos tenus la veille par Éric Dupond-Moretti au sujet de la désobéissance civile.

« Il faut qu’il fasse quelques révisions pour savoir que la désobéissance civile, elle est par nature pacifique. Qu’elle est à l’origine de nos principaux acquis sociaux et sociétaux », a déclaré Sophie Binet à Niort, avant le procès des organisateurs des manifestations contre les bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). « Sans désobéissance civile, il y aurait encore de l’apartheid, des lois racistes aux États-Unis et les femmes n’auraient toujours pas le droit de vote », a ajouté la responsable syndicale.

« J’en ai ras le bol de cette petite musique de la désobéissance civile. On sait d’où ça vient. C’est revendiqué », avait affirmé jeudi Éric Dupond-Moretti en désignant « l’extrême gauche ». Il s’exprimait devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les violences survenues lors des manifestations du printemps dernier, notamment à Sainte-Soline. « On a le droit, disent certains, quand on est porteur d’une ’cause légitime’, de ne plus obéir à la loi. C’est infernal », avait insisté le ministre.

« Gouvernement multirécidiviste »

« Il y a besoin de rappeler au ministre de la Justice que la liberté, ce n’est pas d’obéir à la loi (...) c’est aussi d’agir et de dénoncer des lois injustes, dangereuses et scandaleuses », a poursuivi Sophie Binet. « Il y a besoin aussi de rappeler à ce gouvernement multirécidiviste, condamné pour inaction climatique, que nous ne sommes pas des écoterroristes. Utiliser contre nous l’arsenal répressif antiterroriste, c’est très grave (...) il faut arrêter avec ces comparaisons scandaleuses », a-t-elle ajouté.

Des responsables syndicaux (CGT, Solidaires et Confédération paysanne) comparaissent à Niort pour avoir coorganisé les manifestations d’octobre et mars derniers à Sainte-Soline, interdites par les autorités. « Ce procès marque un cap dans la criminalisation de l’activité syndicale (...) Nos libertés sont en danger, notre démocratie est en danger. Il faut que ça cesse immédiatement car on entend jour après jour un brouillage idéologique grave », a conclu Sophie Binet.

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