Saint-Pierre-et-Miquelon risque de disparaître, alerte le ministre délégué aux Outre-mer

Jean-Francois Carenco, ministre déléguée chargé des Outre-mer, s’inquiète de la démographie de Saint-Pierre-et-Miquelon
Jean-Francois Carenco, ministre déléguée chargé des Outre-mer, s’inquiète de la démographie de Saint-Pierre-et-Miquelon

Moins de 6 000 habitants vivent sur l’archipel situé entre le Canada et les États-Unis. Et la population ne va pas en augmentant...

POLITIQUE - Archipel recherche population. Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer, a fait part des « inquiétudes partagées » vis-à-vis de la collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon qui fait face à un véritable problème démographique.

De retour d’un déplacement de plusieurs jours dans cet archipel, Jean-François Carenco a estimé que « le premier sujet de Saint-Pierre-et-Miquelon, c’est sa démographie. » « Il y a 27 naissances prévues jusqu’à la fin de l’année et au 1er mai, il y avait eu déjà 31 décès. Ce qui est en cause, à terme si on ne bouge pas, c’est l’existence même de l’archipel. Une fois que vous aurez 400 habitants à Miquelon c’est fini, en plus ils seront tous vieux », fait valoir le ministre délégué sur Public Sénat ce mercredi 10 mai.

Situé entre le nord-est des États-Unis et le Canada, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est divisé en deux parties très inégalement peuplées, avec une large majorité de la population vivant sur la commune de Saint-Pierre. Surtout, la population ne cesse de décroître d’année en année : entre le 1er janvier 2017 et le 1er janvier 2020, les deux 72 habitants, pour une estimation totale de 5 925 selon les derniers chiffres de l’INSEE.

« Tout le monde a pris conscience » des difficultés à venir, estime le ministre délégué aux Outre-mer. « Mais on a aussi pris conscience qu’il fallait arrêter de se disputer, travailler ensemble sur la pêche et le tourisme, les deux avenirs économiques », ajoute-t-il.

Au-delà des préoccupations sur la population insulaire, Saint-Pierre-et-Miquelon risque aussi d’être particulièrement touché par les conséquences du réchauffement climatique. Sa localisation entre les États-Unis et le Canada le rend en effet plus vulnérable aux conséquences du changement environnemental que la France hexagonale. Ainsi, alors que le gouvernement se prépare au scénario d’une augmentation de la température moyenne de + 4 °, « Saint-Pierre-et-Miquelon ira au-delà », estime Ronan Dantec, sénateur écologiste et vice-président de la commission spécialisée du Conseil national de la transition écologique (CNTE, qui regroupe représentants de collectivités territoriales, ONG, syndicats, patronat et des parlementaires).

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