Une adolescente frappée et filmée, la vidéo partagée sur les réseaux sociaux

Scène de vidéolynchage (crédits Instagram @megclem42)
Scène de vidéolynchage (crédits Instagram @megclem42)

C’est une tendance qui fait des dégâts depuis quelques années. Une personne, souvent seule contre plusieurs, est frappée. Parmi les agresseurs, certains filment la scène puis la partagent sur les réseaux sociaux. Nouvel exemple récemment, du côté de Saint-Étienne.

Les coups pleuvent, le t-shirt est arraché, et finalement le soutien-gorge. Derrière le téléphone en train de filmer, on entend des voix d’adolescents encourageant l’agresseuse. Car sur l’écran, ce sont bien deux jeunes filles qui apparaissent. Elles sont mineures.

Retour de bâton

Partagée sur Snapchat, la vidéo tourne rapidement sur différents réseaux sociaux. Un phénomène récent, appelé happy slapping ou vidéolynchage : le but est de poursuivre le harcèlement de la victime en l’affichant sur internet. Dans les commentaires des différents comptes impliqués - sur Snapchat, Instagram ou Tiktok - l’effet est cependant inverse à celui attendu : la jeune fille coupable des coups et ses acolytes sont copieusement insultés, tandis qu’une énorme vague de soutien afflue autour de celle qui encaisse les coups.

Violences étalées sur la place publique

Au-delà des explications par messages interposés, la police n’a eu aucun mal à remonter la piste des deux protagonistes de cette affaire largement discutée sur les réseaux. La scène a eu lieu dans le quartier de Bellevue à Saint-Étienne et les suspects sont âgés de 14 à 15 ans. Les deux filles se connaissaient avant l’agression.

“Toutes les deux ont un parcours personnel difficile et se sont connues dans un foyer où elles étaient toutes les deux placées”, a indiqué le procureur de la République, David Charmatz, dans le cadre d’une enquête ouverte pour “violences aggravées ” et “agression sexuelle” et confiée à l’Unité de protection sociale (UPS) du commissariat local. Les garçons ayant filmé la scène pour la partager sur internet encourent la même peine que l’auteure principale de l’agression.