Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine fusionnent et deviennent la 2e plus grande ville d’Île-de-France

Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine ne forment désormais qu’une seule ville. Photo d’illustration de Saint-Denis.
LUDOVIC MARIN / AFP Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine ne forment désormais qu’une seule ville. Photo d’illustration de Saint-Denis.

ÎLE-DE-FRANCE- Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) recule dans le classement. Dans le département voisin, Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine ne feront bientôt plus qu’une après le vote, jeudi 30 mai, en faveur de la fusion des deux villes de Seine-Saint-Denis lors des conseils municipaux. L’association de ces deux communes, réunissant au total près de 150 000 habitants, leur permet d’atteindre le statut de deuxième plus grande ville d’Île-de-France après Paris.

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Votée à 45 voix sur 55 au conseil municipal de Saint-Denis, la création de cette nouvelle commune, qui gardera le seul nom de Saint-Denis, est « un projet de solidarité, un projet de gauche », a annoncé le maire PS Mathieu Hanotin. La sous-préfecture de 113 000 habitants et Pierrefitte-sur-Seine, commune de 31 000 habitants, avaient créé la surprise en avril 2023 en annonçant le projet de fusion qui ne figurait pas parmi le programme des deux maires.

Pour Mathieu Hanotin et Michel Fourcade, son homologue socialiste à la tête de Pierrefitte-sur-Seine, cette décision est prise dans l’intérêt général, avec la promesse de capacités d’investissement supérieures dans l’avenir. Ce processus vise notamment à alléger la fiscalité des Pierrefittois et à leur permettre, par exemple, de bénéficier de la cantine scolaire gratuite.

« L’enjeu est dans la mutualisation »

Toutefois, si l’hôtel de ville de Pierrefitte deviendra une mairie annexe, les maires ont indiqué conserver la commune déléguée de Pierrefitte-sur-Seine et son code postal. Sur les panneaux d’entrée de la ville devrait être écrit « Pierrefitte-sur-Seine, commune déléguée de Saint-Denis ».

Il n’y a « pas de plan social de prévu », assure Mathieu Hanotin au sujet des agents municipaux. « L’enjeu est dans la mutualisation : s’il y a matière à faire des économies pour rendre le même service public, il faut le faire. » Pour les élus en revanche, les changements seront plus évidents. Aujourd’hui, ils sont 94 en tout. Ils devraient être autour de 60 après les prochaines élections municipales.

Au 1er janvier 2025, un maire, Mathieu Hanotin, et un premier adjoint, Michel Fourcade, seront désormais à la tête de la ville nouvelle de Saint-Denis jusqu’aux élections de 2026, le premier ayant déjà annoncé son intention de se représenter à ce scrutin. Jusqu’à cette échéance, les deux conseils municipaux siégeront mais seul celui de Saint-Denis aura un réel pouvoir décisionnaire.

Une fusion peu appréciée par l’opposition

Ce processus, possible depuis 2010 et voté en conseil municipal puis validé en préfecture, n’a pas été très bien accueilli par certains. En effet, cette fusion suscite l’agacement de l’opposition, en particulier à Saint-Denis, qui y voit une manœuvre politicienne en vue des élections municipales de 2026. Pour eux, le projet est plus une absorption qu’une fusion.

« Je ne suis toujours pas convaincu de ce projet ni de la méthode (...). On aurait pu penser qu’un projet aussi lourd de sens aurait mérité débat éclairé, un référendum », a regretté le député communiste Stéphane Peu, en séance.

« Même des élus de la majorité voient qu’après ce sera fini pour eux. Pierrefitte n’existera plus », a ajouté Farid Aid, président du groupe des élus communistes, LFI et citoyens au conseil municipal de Pierrefitte.

Une dizaine de personnes munies de pancartes sont aussi restées devant l’hôtel de ville de Saint-Denis pour exprimer leur mécontentement de cette fusion « à marche forcée de deux villes pauvres ».

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