S’expatrier avec une famille nombreuse

[Toutes les semaines, nous publions un contenu de la série “En vrai, c’est comment” de Die Zeit, qui présente de courts témoignages. Cette semaine, une femme raconte l’expatriation familiale à Lisbonne avec cinq, puis six enfants.]

J’ai toujours voulu vivre au bord de l’Atlantique et ça s’est mis à sembler possible au début de la pandémie.

Mon mari était en télétravail, nos six enfants étaient scolarisés à la maison, les structures fixes s’étaient effondrées.

C’était le moment parfait, maintenant ou jamais.
Allons vivre à Lisbonne !

Notre sixième enfant venait d’avoir 2 mois.

La place du Chiado, à Lisbonne, en septembre 2015.. PHOTO DANIEL RODRIGUES/THE NEW YORK TIMES
La place du Chiado, à Lisbonne, en septembre 2015.. PHOTO DANIEL RODRIGUES/THE NEW YORK TIMES

“On a quelque chose à vous dire”, avons-nous déclaré aux enfants au dîner avec de grands yeux.
“Encore un petit frère ou une petite sœur ?
— Non, on déménage au Portugal.”

Une remorque pleine de livres, de vêtements et de jouets

Grande excitation, pas vraiment de protestation sauf qu’il était clair que notre fille aînée ne viendrait pas avec nous : elle avait 17 ans et le bac approchait.

Une entreprise de déménagement s’est chargée d’expédier là-bas une partie de nos meubles, nous avons laissé le reste chez nous, à Berlin.

Puis nous sommes descendus en voiture avec les enfants, la remorque pleine de livres, de vêtements et de jouets.

Une fois à Lisbonne, les enfants les plus âgés sont allés à l’école allemande et internationale, les deux petits à la maternelle portugaise. Ils ont rapidement appris la langue.

Au bout de six mois, je suis tombée enceinte, notre plus jeune fils est né à Lisbonne en septembre 2022.

Dans une école maternelle d’Almada (Portugal), en juin 2020.. PHOTO PEDRO FIUZA/NurPhoto/AFP
Dans une école maternelle d’Almada (Portugal), en juin 2020.. PHOTO PEDRO FIUZA/NurPhoto/AFP
Au Miradouro de Santa Luzia, un belvédère de Lisbonne, en mai 2018.. PHOTO ANA BRIGADA/The New York Times
Au Miradouro de Santa Luzia, un belvédère de Lisbonne, en mai 2018.. PHOTO ANA BRIGADA/The New York Times

Puis la pandémie s’est terminée, mon mari a dû à nouveau aller plus souvent au bureau – il a fondé la société qu’il dirige.

Mère isolée ou veuve ?

Il passait trois ou quatre semaines à Berlin avec notre fille aînée, j’étais seule au Portugal avec les six autres : j’allaitais, je m’occupais de la maison et je gérais la vie de famille.

Je me retrouvais soudain mère isolée. Les enfants demandaient tout le temps leur père.

Les conversations que nous menions entre deux portes au cours de la journée me manquaient.

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