Pour s’adapter au réchauffement, les bouquetins des Alpes deviennent de plus en plus nocturnes

“Le réchauffement climatique met les bouquetins des Alpes en danger”, prévient la Gazetta di Reggio. Le quotidien régional italien se fait l’écho d’une étude parue le 17 janvier dans Proceedings of the Royal Society B, pilotée par Stefano Grignolio, chercheur à l’université de Ferrare.

“Pour échapper à l’élévation des températures, cet animal alpin est en train de devenir nocturne, que ce soit dans des zones où le loup est présent (dans le parc national du Grand Paradis [en Italie]) ou dans des zones où ce prédateur n’y est pas encore (dans le Parc national suisse)”, détaille le quotidien italien. En d’autres termes, le bouquetin des Alpes (Capra ibex) s’adapte au réchauffement en modifiant son comportement, et ce en dépit des risques accrus de rencontrer des prédateurs la nuit.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont suivi, entre 2006 et 2019, 47 bouquetins répartis sur deux parcs nationaux en Italie et en Suisse. Les animaux étaient équipés de colliers avec capteurs de mouvement et GPS. Lorsque les températures étaient particulièrement élevées pendant la journée, les bouquetins étaient plus actifs la nuit, ont constaté les chercheurs. “Ce faisant, les animaux avaient plus de risques de rencontrer des loups, l’un de leurs principaux prédateurs, explique Stefano Grignolio à New Scientist. Ces résultats constituent donc une surprise.”

Réduire les autres sources de stress

Le problème, c’est que si ce changement d’habitude permet aux bouquetins de faire face aux températures élevées, il ne constitue pas une adaptation viable sur le long terme. Ces animaux “peuvent ne plus être en mesure de satisfaire leurs besoins [alimentaires] s’ils deviennent trop nocturnes”, pointe notamment Niels Martin Schmidt, de l’université d’Aarhus, au Danemark, qui n’a pas participé aux travaux.

Dans l’étude, les chercheurs insistent :

“Il est urgent de prendre en compte les changements de comportement [des mammifères] dans les programmes de gestion et de protection de la biodiversité.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :