Une série télévisée n’a pas besoin d’être “fidèle” à l’œuvre originale pour plaire

La télévision et les plateformes de streaming en regorgent : les adaptations en séries de jeux vidéo, de romans, de mangas, de BD et même de podcasts et de films se multiplient. Parmi les derniers exemples en date : Faux-semblants, une série d’Amazon adaptée d’un roman paru en 1977 et déjà porté sur grand écran par David Cronenberg en 1988.

En l’occurrence, Faux-semblants est plutôt une réussite : la scénariste Alice Birch a su s’approprier l’intrigue pour la renouveler, juge le critique du New York Times James Poniewozik. Mais, le plus souvent, les créateurs de ces adaptations promettent d’être le plus fidèles possible à l’œuvre originale. C’est là leur défaut, regrette le journaliste.

“‘Fidélité’, on n’a que ce mot à la bouche face aux adaptations, parfois pour juger de leur authenticité, mais parfois aussi pour sanctionner violemment tout écart par rapport à l’histoire originale”, déplore-t-il, se demandant même si cela correspond réellement au souhait des spectateurs.

Un phénomène qui prend de l’ampleur

Avec la multiplication sur petit écran d’adaptations en tout genre, dont certaines comme The Last of Us, inspirée du jeu vidéo éponyme, rencontrent un succès critique et commercial, se pose la question de la créativité et de l’inventivité des producteurs et scénaristes.

Signe que ce phénomène n’est pas près de s’arrêter : l’annonce récente de Max, la plateforme de streaming d’HBO, d’une nouvelle salve d’adaptations, relève le critique du quotidien américain. Au programme, un nouveau prologue de Game of Thrones, inspiré de l’œuvre George R.R. Martin, une série adaptée du film d’horreur Conjuring (James Wan, 2013) et une adaptation en série de la saga Harry Potter, dont la plateforme jure déjà qu’elle sera “fidèle”.

Dans ce cas précis, “par ‘fidèle’, il faut entendre ‘exhaustif’, attaché à la reproduction totale et détaillée – moyennant un budget pharaonique – des images que le lecteur a déjà dans la tête. C’est tout le problème de la fidélité [du latin fides, ‘foi’] : en esthétique comme en religion, la foi peut vous ouvrir les portes de la vision et de l’inspiration – ou bien vous enchaîner à une interprétation littérale et très ingrate du texte”, juge le critique.

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