Série d'enlèvements en Centrafrique par les rebelles de la LRA

BANGUI (Reuters) - Les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont tué un villageois et enlevé une trentaine de personnes lors de deux opérations le week-end dernier dans une zone reculée de production de diamants en Centrafrique, ont annoncé mardi les autorités et les habitants. La LRA, dirigée par Joseph Kony, est connue pour ses massacres et mutilations de civils. Elle enlève aussi des enfants qui servent de soldats et d'esclaves sexuels. Le chef de la LRA, Joseph Kony, et ses autres dirigeants sont recherchés par la cour pénale internationale (CPI). Samedi, la LRA a fait irruption dans une mine de diamants près du village de Diya, à environ 600 km à l'est de la capitale, Bangui. Lors d'une première opération, dix personnes ont été enlevées, puis six ont été libérées, a déclaré Hervé Omere Fei-Omona, représentant de l'Etat dans la région. Une vingtaine de personnes ont été kidnappées dans un second temps, a-t-il ajouté. Lors de l'opération, une personne a été tuée et un véhicule brûlé. L'information n'a été connue que mardi en raison de la zone reculée où ont eu lieu les incursions de la LRA et du mauvais état des infrastructures de communications. Selon les habitants, les assaillants portaient des uniformes et ne parlaient ni français, ni la langue nationale, le Sango. "Ceux qui ont été kidnappés sont allés vendre leurs produits au marché à Diya. Ils ont été kidnappés pour porter ce que la LRA avait pillé dans le village", a déclaré Gaston Gazale, travailleur humanitaire. La LRA a quitté l'Ouganda il y a une dizaine d'années après la répression organisée par Kampala. Ses combattants se sont depuis dispersés dans des zones de non-droit en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan du Sud et en République centrafricaine. Malgré la reddition l'an dernier de Dominic Ongwen, l'un des commandants de la LRA, le groupe continue ses attaques contre les civils. (Crispin Dembassa-Kette; Danielle Rouquié pour le service français)