“Une série d’attaques ciblées” : en Inde, des violences interethniques font 60 morts

“Un calme précaire règne à Manipur”, rapporte India Today. Selon un bilan dévoilé lundi 8 mai par le gouvernement de cet État du nord-est de l’Inde, “60 personnes sont mortes, 213 ont été blessées et 1700 bâtiments – y compris des sites religieux – ont été brûlés” au cours de la flambée de violence interethnique qui a ravagé la région la semaine précédente, rapporte The Indian Express.

Plus de 20 000 personnes ont fui les troubles qui ont éclaté après qu’une marche de protestation organisée mercredi 3 mai par un groupe tribal a dégénéré en affrontements. Des groupes tribaux sont mécontents de la perspective de voir la communauté meitei, majoritaire dans l’État, reconnue comme “tribu répertoriée”, ce qui permettrait à ses membres d’avoir accès à un quota d’emplois dans la fonction publique et de places dans les universités dans le cadre d’une politique de discrimination positive.

Les Meiteis, majoritairement hindous, vivent à Imphal, la capitale de l’État de Manipur, et dans ses environs, tandis que les Kukis, groupe minoritaire et principalement chrétien, vivent dans les collines. “Quel que soit le parti au pouvoir, le gouvernement de Manipur a toujours été dominé par les habitants des plaines de la communauté meitei, qui représentent environ 53 % de la population de l’État, rappelle le quotidien indien The Economic Times. Par conséquent, ses actions ont souvent été considérées avec suspicion par les tribus – principalement des Nagas et des Kukis – qui représentent 40 % de la population de [l’État de] Manipur.”

Une “situation instable”

Un jeune chef tribal d’Imphal qui a témoigné auprès de CNN sous le couvert de l’anonymat a raconté que sa maison avait été saccagée et vandalisée, le forçant à se réfugier dans un camp militaire. “Je me suis échappé de justesse. La foule était déjà dans la maison. J’ai escaladé la clôture jusqu’à la maison des voisins”, a-t-il expliqué. “Nous avons malheureusement assisté à une série d’attaques très systématiques et bien planifiées, exécutées de façon presque clinique, a-t-il souligné. Ils connaissaient exactement les maisons où résidaient les membres de communautés tribales.”

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