Sérénité et simplicité: comment Gasset a apaisé l'OM

Sérénité et simplicité: comment Gasset a apaisé l'OM

"Un et un, deux." Simple. Basique. Jean-Louis Gasset a souvent la petite phrase pour faire sourire, dans des discours ou en interview, et a surtout eu l’intelligence et l’expérience de savoir analyser la situation du vestiaire olympien dès son arrivée. Gasset a trouvé des joueurs "au fond du seau", et a donc insisté sur la nécessité de "faire simple", de ne pas "réinventer ou révolutionner le football". Des joueurs à leur poste, un système de jeu qui colle le plus possible aux forces de l'équipe, et surtout beaucoup de calme et de sérénité.

Gasset veut transmettre du calme et de la sérénité

Depuis leur prise de fonction, Jean-Louis Gasset et son adjoint Ghislain Printant ont eu pour mission première de soigner le moral des Olympiens et de leur redonner le sourire. Des coachs qui parlent français, une relation fluide, des sourires, des anecdotes et histoires sur des amis en commun, bref, plus de légèreté.

Le vestiaire marseillais était un peu traumatisé par une saison mouvementée, et la sagesse de Gasset fait du bien. Elle se ressent aussi lors des rencontres, où les consignes et changements sont effectués avec un calme olympien. Moins d’adjoints ou de "traducteurs", et donc moins d’excitation sur le bord de la pelouse: ce n’est pas un détail, dans une période où le staff veut transmettre un maximum de tranquillité à ses troupes.

La réintégration de Pape Gueye, un signal d’unité

Cette volonté d’apaisement a aussi été valable en coulisses. Comme Jean-Louis Gasset l’a expliqué en conférence de presse, il a fait la démarche de demander à ses dirigeants de calmer le jeu sur certains dossiers brûlants, en interne. La fin de la récréation a été sifflée au sujet du cas épineux de Jonathan Clauss, et Gasset a obtenu que Pape Gueye réintègre l’effectif malgré le conflit qui l’oppose à ses dirigeants (il est en fin de contrat en juin prochain mais refuse de prolonger, NDLR).

Gasset a expliqué à Pablo Longoria que l’union sacrée n’était possible que si toutes les polémiques étaient mises de côté. Ces signaux ont été perçus très positivement par les joueurs, qui apprécient Gueye.

Il n’a jamais dénigré le travail de Gattuso

Dans son discours, Gasset a également eu la délicatesse de ne jamais dénigrer le travail de son prédécesseur Gennaro Gattuso. Les joueurs étaient malgré tout attachés à l’Italien, à son humanité, son côté très chaleureux, et les Olympiens savent qu’il a beaucoup donné pour le vestiaire et qu’il a fini cette aventure très malheureux de ne pas avoir trouvé la clé pour redresser la barre.

Son successeur Jean-Louis Gasset n’a pas hésité à demander à son groupe de penser à Gattuso, "qui voulait par-dessus tout créer une âme et une équipe". Une manière aussi de susciter une réaction des joueurs, eux qui se sont à juste titre sentis responsables de cette situation et de cet énième changement de coach. Gasset a notamment obtenu chez les leaders une vraie prise de conscience: ils doivent parler énormément, transmettre de la solidarité et de l’enthousiasme, être des moteurs pour cet esprit de groupe qui avait disparu au sein de l’OM.

Les joueurs se sentent aussi en mission commando

Rien n’est acquis, tout le monde en est conscient au sein de l’OM. Un regard sur le classement - Marseille est 9e - et le calendrier suffit à réaliser que le chemin est encore long. Mais pour réussir ses débuts, Gasset a trouvé la méthode, et les bons mots pour la formuler: "une mission de 100 jours", explique-t-il. Sans voir au-delà, sans penser à la suite de sa carrière.

L’idéal pour faire passer le message aux joueurs que tout le monde est en "mission commando", jusqu’à la fin de saison, avec deux défis passionnants à relever: tenter de remonter au classement en Ligue 1 et essayer d’aller le plus loin possible en Ligue Europa, avec déjà ce double rendez-vous face au Villarreal de Marcelino, qui a ajouté un peu de piment sur cette saison déjà bien relevée et mouvementée.

Article original publié sur RMC Sport