Séparatisme : Emmanuel Macron reporte son discours prévu initialement la semaine prochaine

Selon plusieurs sources, le chef de l'État renonce à s'exprimer sur le séparatisme la semaine prochaine. Son discours prévu à Lunel est reporté sine die.

Voilà qui risque de réactiver le procès en frilosité intenté à Emmanuel Macron sur le sujet du communautarisme. Selon plusieurs sources interrogées par BFMTV, dont certaines à l'Elysée et au ministère de l'Intérieur, le chef de l'État a renoncé à s'exprimer sur le séparatisme la semaine prochaine. Son discours prévu à Lunel, dans l'Hérault, est reporté sine die.

L'Elysée précise qu'aucune annonce officielle n'avait été faite s'agissant de cette prise de parole. Officiellement, le président de la République veut se concentrer sur la gestion de l'épidémie de Covid-19, au moment où les chiffres repartent à la hausse et les problèmes liés aux tests se multiplient. D'après nos informations, Emmanuel Macron compte remplacer son discours de Lunel par un déplacement dédié à la crise sanitaire.

Annonces pas prêtes

Le sujet a tous les airs d'une arlésienne. Depuis le début du quinquennat, le chef de l'État ne cesse de se voir reprocher son manque de vision tranchée sur les thématiques identitaires, qui l'intéressent peu. Et ce, malgré quelques prises de parole ici et là. Le "grand discours sur la laïcité" annoncé dès 2017 se fait toujours attendre. Les actes, par ailleurs, paraissent bien maigres - notamment aux yeux de la droite et de son électorat, qu'Emmanuel Macron entend couver.

La donne est compliquée par les clivages qui existent au sein même de l'Elysée où, parmi les conseillers, les "régaliens" s'opposent aux "sociaux", tenants d'une ligne plus souple sur le communautarisme.

Les raisons du report sont également d'ordre technique. D'après nos sources, les annonces présidentielles sur le séparatisme - dont une partie a été éventée par L'Opinion

La principale annonce, à ce stade, est la signature d'une charte par les associations religieuses avec menace d'interruption de financements publics en cas de non respect de cette charte.

Débat parlementaire pas avant 2021 ?

La séquence sur le séparatisme islamiste avait commencé en février dernier à Mulhouse, avant d'être interrompue par l'épidémie de coronavirus. Elle était vantée par l'entourage présidentiel comme étant la première priorité du chef de l'État pour la rentrée.

Depuis lors, pourtant, le texte est repoussé. Il devait être présenté à la rentrée, pour être ensuite décalé au mois de novembre. Désormais, un ministre évoque l’objectif d’un texte présenté en Conseil des ministres... en décembre. Avec, mécaniquement, un débat parlementaire repoussé au début de l'année 2021.

Il demeure tout de même possible que le président de la République s’exprime sur le séparatisme d’ici là. Son entourage explique qu’il y a une réflexion sur le "séquençage", comme disent les macronistes, mais que rien n’est abandonné. Entre-temps, Emmanuel Macron aurait demandé à ses troupes un "silence radio" sur le sujet, selon une source ministérielle.

"Le président est très attaché à porter lui-même ce projet de loi. Oui, évidemment, c’est difficile et ça prend du temps", justifie-t-elle.

Les premières grandes lignes pourraient néanmoins être présentées dans quinze jours, mais l'information est à mettre au conditionnel. Fidèle à lui-même, Emmanuel Macron ne veut pas se laisser imposer son calendrier. Il avait été ulcéré, selon son entourage, par l'interview accordée au Parisien

Article original publié sur BFMTV.com

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