Séoul juge que Pyongyang représente une menace mondiale
GENEVE (Reuters) - La Corée du Sud a dénoncé lundi l'aggravation de la situation en Corée du Nord en matière de droits de l'homme et invité les grandes puissances à intervenir face à ce qu'elle estime être des menaces pour la paix dans le monde. "Il est grand temps de mettre fin à l'impunité dont jouissent ceux qui violent les droits de l'homme, notamment le régime (nord-coréen)" et de les traduire devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, a déclaré le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yun Byung-se. Le diplomate s'exprimait à Genève devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Le ministre a condamné en particulier "l'assassinat" du demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un survenu le 13 février à Kuala Lumpur. Des centaines de hauts responsables du gouvernement ou du parti au pouvoir ont été exécutés en Corée du Nord, a-t-il dit, sans compter un grand nombre de citoyens ordinaires. "Nous savons tous qui est responsable en dernier ressort de ces crimes", a-t-il fait valoir. S'appuyant sur des rapports de l'Onu, le chef de la diplomatie de Séoul a déclaré qu'il y avait au moins 120.000 personnes dans des camps de détention en Corée du Nord. "En fait, tout le pays a été transformé en un vaste goulag et est sous surveillance constante", a-t-il dit. Une aggravation de la situation en matière de droits de l'homme dans le pays constituerait, a-t-il estimé, une menace pour la sécurité de la communauté internationale. "Nous devons donc agir individuellement et collectivement avant que (cela) ne débouche sur une plus grande calamité". (Stephanie Nebehay, Gilles Trequesser pour le service français)