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Des sénateurs américains citent Taylor Swift face aux représentants de Ticketmaster

MUSIQUE - Si l’on est loin des paroles de la chanson Anti Hero, dans laquelle Taylor Swift clame « je suis le problème, c’est moi », la plateforme Ticketmaster a admis, mardi 24 janvier, avoir une « responsabilité » dans la cacophonie autour de la vente de billets pour la tournée de la star américaine en novembre dernier.

Les dirigeants de l’entreprise étaient interrogés plus largement devant le Sénat américain sur leur dominance sur le marché de la billetterie de concert. Le sujet a inspiré plusieurs sénateurs, qui ont cité des paroles de la chanteuse pendant l’audition, comme le montre la vidéo en tête d’article.

« Ticketmaster a eu l’audace d’insinuer que la débâcle des préventes était la faute de Taylor Swift parce qu’elle ne faisait pas assez de concerts. Avec respect, puis-je suggérer que Ticketmaster devrait se regarder dans le miroir et dire, ‘je suis le problème, c’est moi’ », a par exemple lancé le démocrate Richard Blumenthal en référence au premier single de l’album Midnights, sorti fin 2022.

La sénatrice démocrate Amy Klobuchar, à la tête de la puissante commission judiciaire du Sénat, a déclaré : « Pour avoir un système capitaliste fort, il faut de la concurrence. Vous ne pouvez pas avoir trop de consolidation. C’est quelque chose que, malheureusement pour ce pays, pour reprendre les mots de Taylor Swift, nous ne connaissons que trop bien », en écho aux paroles de All too well.

Le républicain Mike Lee a cité l’interprète – dont sa fille est fan – à plusieurs reprises, notamment en évoquant de possibles restrictions sur les reventes de billets par les acheteurs. « Beaucoup de gens semblent penser que c’est en quelque sorte une solution. Je pense que ’c’est un cauchemar déguisé en un rêve éveillé’ », a-t-il dit, citant le titre Blank Space.

Ticketmaster a présenté ses excuses à demi-mot

« Avec le recul, il y a plusieurs choses que nous aurions pu mieux faire », a concédé Joe Berchtold, à la tête de Live Nation Entertainment, maison mère de Ticketmaster, alors qu’il était sur le gril du Sénat américain. Il s’est toutefois empressé de pointer la responsabilité partagée d’« attaques de bots » qui auraient significativement ralenti les opérations de la plateforme lors de la vente de billets Taylor Swift.

Des temps d’attente interminables, des bugs, et des prix montant en flèche… Pendant les ventes anticipées de la tournée « Eras » (« époques »), qui démarre le 18 mars prochain, une litanie de fans s’étaient plaints sur les réseaux sociaux.

Cette situation chaotique avait relancé les critiques sur la position dominante de ce géant du secteur de la vente de billets, qui a fusionné en 2010 avec le géant du divertissement Live Nation. Sans la nommer directement, la chanteuse avait taclé la plateforme dans un post Instagram, assurant être « hors d’elle » après avoir vu autant de ses fans « vivre un cauchemar ».

« C’est exactement la définition d’un monopole »

Si la star de la pop n’a pas fait le déplacement mardi au Congrès, les sénateurs ont entendu le témoignage de Clyde Lawrence, un chanteur de soul, qui a fustigé « l’absence totale de visibilité » qu’ont les artistes face aux frais exigés par la plateforme. Car en plus de vendre des billets, Live Nation est aussi propriétaire d’un grand nombre de salles de concert.

« S’ils veulent nous facturer 250 dollars pour 10 serviettes propres, ils peuvent, et ils l’ont fait », a critiqué le musicien. « C’est exactement la définition d’un monopole », a dénoncé la sénatrice démocrate Amy Klobuchar.

« Live Nation est tellement puissant qu’il n’a même pas besoin d’exercer la moindre pression, de prodiguer des menaces. Les gens rentrent tout simplement dans le rang », a critiqué l’élue. Les prix des concerts de la légende du rock Bruce Springsteen, qui s’étaient élevés pour certains à des milliers de dollars, avaient aussi provoqué un tollé début 2022.

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