Le Sénat va-t-il interdire l’écriture inclusive ?

Le Sénat pourrait bien adopter des mesures plus restrictives contre l'usage de l'écriture inclusive que celles mises en place par Jean-Michel Blanquer et Édouard Philippe.  - Credit:XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le Sénat pourrait bien adopter des mesures plus restrictives contre l'usage de l'écriture inclusive que celles mises en place par Jean-Michel Blanquer et Édouard Philippe. - Credit:XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les discussions s'annoncent houleuses au Sénat, ce lundi 30 octobre. En cause, l'examen d'une proposition portée par la droite, visant à « protéger la langue française des dérives de l'écriture dite inclusive ». Un texte jugé « rétrograde » par la gauche, qui cible l'usage de l'écriture inclusive, et tend à l'interdire dans certains documents.

Hasard du calendrier, Emmanuel Macron s'apprête à inaugurer dans la journée la Cité internationale de la langue française dans le château restauré de Villers-Cotterêts. Un événement parallèle, qui donne un certain écho aux travaux du Sénat, qui promettent un débat animé dans l'hémicycle à partir de 21 h 30.

Le texte de la sénatrice Les Républicains Pascale Gruny prévoit en effet de bannir l'écriture inclusive « dans tous les cas où le législateur [et éventuellement le pouvoir réglementaire] exige un document en français ».

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Un large panel est visé : les modes d'emploi, les contrats de travail, les règlements intérieurs d'entreprises, mais aussi les actes juridiques, qui seraient alors considérés comme irrecevables ou nuls si la mesure venait à être appliquée.

Les sénateurs demandent l'interdiction des mots grammaticaux constituant des néologismes tels que « iel », une contraction de « il » et « elle », ou « celleux », contraction de « celles » et « ceux ». La proposition de loi prévoit aussi d'inscrire l'interdiction de l'écriture inclusive dans le Code de l [...] Lire la suite