Sénégal : le président Macky Sall ouvre la voie à une amnistie de certains opposants

Des photos des opposants Karim Wade et Khalifa Sall brandies à Dakar, le 29 novembre 2018, lors d'une manifestation pour demander une présidentielle « transparente » en 2019.  - Credit:SEYLLOU / AFP
Des photos des opposants Karim Wade et Khalifa Sall brandies à Dakar, le 29 novembre 2018, lors d'une manifestation pour demander une présidentielle « transparente » en 2019. - Credit:SEYLLOU / AFP

Le chef de l'État sénégalais Macky Sall a créé la surprise en demandant au garde des Sceaux, lors du conseil des ministres du 29 septembre, d'« examiner les possibilités et le schéma adéquat d'amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote », sans citer de nom. Pour certains observateurs, il ne fait aucun doute, le geste peut être vu comme annonçant le probable retour au premier plan de Khalifa Sall et Karim Wade, personnalités à la trajectoire abruptement interrompue par des condamnations qu'ils dénoncent comme un complot.

Pour d'autres, cette initiative est largement interprétée comme une manœuvre pour fracturer une opposition revigorée en vue de la présidentielle de 2024. En tout cas, elle conforte ceux qui pensent que Macky Sall (sans parenté avec Khalifa) briguera un troisième mandat en 2024.

Macky Sall, élu en 2012, réélu en 2019, a placé cette requête sous le signe de « l'ouverture politique ».

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Stratégie du pouvoir

Bien que personne ne soit nommé, la presse a aussitôt discerné les figures de Khalifa Sall et Karim Wade. S'ils recouvrent leurs droits électoraux, ils pourront concourir à la présidentielle et ne laisseront donc pas la voie dégagée à Ousmane Sonko, chef de file actuel de l'opposition. Interrogée sur les plans du chef de l'État, la présidence n'a pas répondu. « Sans les citer nommément, le chef de l'État avait certainement en tête les cas de Khalifa Sall et Karim Wade [...] Lire la suite