Séisme en Turquie : Course contre la montre pour secourir les rescapés

Police officer Zekeriya Yildiz hugs his daughter after they saved her from the rubble in Hatay on February 6, 2023, after a 7.8-magnitude earthquake struck the country's south-east. - A major 7.8-magnitude earthquake struck Turkey and Syria, killing more than 3,000 people and flattening thousands of buildings as rescuers dug with bare hands for survivors. (Photo by BULENT KILIC / AFP)

TREMBLEMENT DE TERRE - La course contre la montre et le froid s’est poursuivie toute la nuit en Turquie et dans le nord de la Syrie pour extirper des survivants des violents séismes qui ont ravagé la région lundi 6 février, faisant plusieurs milliers de morts. Selon les derniers bilans officiels – qui risquent de s’alourdir – près de vingt heures après la première des trois secousses d’une magnitude de 7,8, plus de 4 300 personnes ont trouvé la mort dont 2 921 en Turquie selon l’organisme public de gestion des catastrophes (Afad), et plus de 1 440 en Syrie.

Toute la nuit, les secours se sont acharnés dans le froid, sous la pluie battante ou la neige, parfois à mains nues, pour sauver chaque vie qui pouvait l’être, comme cette enfant de sept ans sortie des ruines à Hatay (sud), à la frontière syrienne, après plus de 20 heures de terreur, le pyjama maculé de poussière. « Où est ma maman ? », a-t-elle dit au secouriste qui la tenait dans les bras.

Mauvais temps

Le mauvais temps qui plane sur l’Anatolie complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore, grelottant sous des tentes ou autour de braseros improvisés. L’aide internationale à la Turquie doit commencer à arriver mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan « toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit ». Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison Blanche.

Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d’accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige. Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.

En revanche en Syrie, l’appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours « dans les prochaines heures », alors que selon l’armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider les secours. L’ONU a également réagi, mais en insistant que l’aide fournie irait « à tous les Syriens sur tout le territoire », dont une partie n’est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.

Profitant du chaos créé par le tremblement de terre, une vingtaine de combattants présumés du groupe État islamique (EI) se sont évadés d’une prison militaire à Rajo, contrôlée par des rebelles pro-turcs.

Des milliers d’immeubles effondrés

Les bilans de part et d’autre de la frontière n’ont cessé de s’alourdir et compte tenu de l’amplitude des dégâts ils devraient augmenter au fur et à mesure des recherches. Rien qu’en Turquie, les autorités ont dénombré près de cinq mille immeubles effondrés. Et la chute radicale des températures fait courir un risque supplémentaire d’hypothermie aux blessés, coincés dans les ruines.

L’Organisation mondiale de la santé a dit elle-même s’attendre au pire et redouter « des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux ».

Dans la journée de lundi, pas moins de 185 répliques ont été enregistrées, consécutives aux deux premières secousses : l’une de 7,8 survenue en pleine nuit (à 4h17 heure locale), l’autre, de magnitude 7,5, à la mi-journée, les deux dans le sud-est de la Turquie. Plusieurs répliques ont été enregistrées dans la nuit, mardi avant l’aube. La plus forte, de magnitude 5,5, a été enregistrée à 6h13 à 9 km au sud-est de Gölbasi (sud).

Des dortoirs ont été ouverts par les autorités locales dans les gymnases ou les collèges ou même dans les mosquées afin d’héberger les rescapés. Mais par crainte de nouveaux séismes, nombre d’habitants ont préféré passer la nuit dehors, comme à Sanliurfa, dans le Sud-Est turc. « Qui n’a pas peur ? Tout le monde a peur ! », assurait Mustafa Koyuncu, 55 ans, entassé avec sa femme et ses cinq enfants dans la voiture familiale.

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