Séisme au Népal : «On n’a rien appris de l’expérience d'Haïti»

Des Népalais lâchent des ballons le 27 juin en mémoire des victimes des tremblements de terre du 25 avril et du 27 mai.

Pour Camille Chalmers, économiste haïtien, «la reconstruction du Népal doit être un projet conçu et dirigé par les Népalais» : en Haïti, après le séisme de 2005, elle a échappé au pays.

Il y a cinq ans, c’est sur Haïti que les promesses pleuvaient. Camille Chalmers, économiste et professeur à l’université d’Haïti, dresse le bilan de la reconstruction de son pays et appelle à ne pas répéter au Népal les mêmes erreurs. Alors que la conférence des donateurs, réunie jeudi dernier à Katmandou, a promis 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros) sous forme de dons et de prêts pour reconstruire le pays deux mois après le tremblement de terre qui a tué près 9 000 personnes et détruit 500 000 logements.

Comment s’est passée la reconstruction d’Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2005 ?

Le 31 mars 2010, lors de la grande conférence des donateurs à New York, il y a eu beaucoup de promesses, très généreuses : 11 à 12 milliards de dollars ont été promis sur cinq ans. Ensuite, les conjonctures économiques ont évolué, les gouvernements des pays donateurs ont changé, et une fois l’effet d’urgence passé, il a été très difficile de faire respecter les engagements. Les pays donateurs cherchent la visibilité avant tout, et quand le sujet disparaît des médias, ils sont moins intéressés. Seul 52% de l’argent promis a été versé.

Qui était chargé de centraliser les dons ?

Un mécanisme ad hoc a été mis en place, la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CRH), géré par l’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton en coordination avec le Premier ministre haïtien. Or, avec une institution créée pour l’occasion, dirigée par une personnalité étrangère, les mécanismes de transparence ne sont pas évidents, la population n’a pas eu de prise sur les décisions et a perdu le contrôle de l’aide internationale. L’essentiel de ces fonds a été géré dans un agenda qui ne correspondait pas à celui du gouvernement haïtien. Il n’y avait même aucun rapport entre les (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

La Grèce ne remboursera pas le FMI aujourd'hui, confirme Yanis Varoufakis
La Tunisie suspendue au procès de l'assassinat de Chokri Belaïd
Burundi : les élections législatives et communales se sont déroulées dans un climat de tension
NSA : tous les compte-rendus publiés par WikiLeaks et Libération
Toutes les dernières révélations sur l'espionnage de la NSA en France