Séisme au Maroc : sept jours plus tard, les enfants se souviennent

Il partage le sandwich en deux – du pain sec fourré de sardines en boîte, le même régime, matin, midi et soir depuis plus de 3 jours. « Tiens, prends, prends ! » À 8 ans, Sami n’a plus de chambre, plus de lit, plus de jouets, plus de toit. Mais il tient à ce que l’inconnu n’ait pas faim, quitte à rogner sur sa portion.

Entre les minces couvertures qui servent de matelas, sur les trottoirs à demi éboulés ou la terre brune d’un champ d’olivier, ils courent, crient et s’apostrophent en se prenant par le cou ou la taille. Un hélicoptère fend le ciel. « Moi je ferai pilote plus tard », s’enthousiasme Sami. « Vendeur de sardines ouais plutôt ! » rétorque, rigolard, son copain Kamal en lui fourrant un coup dans & les côtes. La course-poursuite reprend.

On dit de la jeunesse qu’elle est l’avenir d’un pays. Ces jours-ci au Maroc, depuis le séisme du 8 septembre, elle est son gage de survie le plus immédiat, le plus instinctif. Une puissante pulsion de vie contenue dans chaque éclat de rire, qu’aucune secousse tellurique, aussi destructrice soit-elle, ne mettra jamais à terre.

Aucun des enfants que nous avons rencontrés n’a perdu ses parents. Chacun a accepté, avec ses mots, de nous raconter ce qu’il n’aurait jamais imaginé devoir un jour vivre. Nous tenons ici à saluer leur courage.

Ala, 12 ans, avec sa sœur Jana, 8 ans : « Dans ma tête, je pensais qu’on allait mourir »

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Jana, 8 ans et sa sœur Ala, 12 ans, près d'Amizmiz, dans ...
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