Séisme au Maroc : ce que l’on sait au lendemain du tremblement de terre qui a fait plus de 2 000 morts

Des centaines de personnes ont perdu la vie dans le tremblement de terre le plus puissant de l’histoire du Maroc.
FADEL SENNA / AFP

MAROC - Le Maroc est en deuil après le tremblement de terre le plus puissant de son histoire. Plus de 2 000 personnes ont péri dans ce violent séisme qui a dévasté une grande partie du pays, selon le bilan encore provisoire des autorités communiqué ce dimanche 10 septembre.

Ce tremblement de terre, qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, a été de magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain), ce qui en fait le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc. Voici ce que l’on sait de cette catastrophe.

• Trois jours de deuil national

Le séisme a fait au moins 2 012 morts et 2 059 blessés, dont 1 404 sont dans un état très grave, a annoncé samedi soir le ministère de l’Intérieur. La province d’Al-Haouz, où se situait l’épicentre du séisme, est la plus endeuillée avec 1 293 morts, suivie par la province de Taroudant avec 452 morts. Selon le ministère français des Affaires étrangères, un Français présent sur place est mort d’un « malaise cardiaque pendant le séisme ».

Le Maroc a décrété samedi un deuil national de trois jours, alors que ce séisme est le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960. Près de 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, avaient péri.

• La recherche des survivants se poursuit

L’épicentre du séisme s’est trouvé dans une zone montagneuse, comportant plusieurs zones difficiles d’accès, d’autant plus que les routes ont été endommagées. Les secours et habitants sont encore à la recherche des survivants sous les innombrables décombres ce dimanche, y compris dans les villages reculés.

« Les prochaines 24 à 48 heures seront critiques pour sauver des vies. Les efforts de recherche et de secours seront la priorité bien sûr tout en s’assurant qu’on prenne soin des rescapés », a déclaré Caroline Holt, directrice mondiale des opérations à la fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.

À Marrakech, des Marocains inspectaient samedi, l’air hébété, les dégâts de leur habitation au milieu des tas de gravats, de la poussière et de voitures écrasées par des pierres. Sur des images reproduites par les médias et sur les réseaux sociaux, on peut voir une partie d’un minaret qui s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna.

• De nouvelles secousses possibles

L’urgence de la recherche des victimes est d’autant plus forte que les spécialistes n’excluent pas de potentielles répliques du tremblement de terre. « On va avoir des répliques forcément, et même si elles sont moins fortes, ça peut conduire à l’effondrement de constructions déjà fragilisées par le séisme », a ainsi indiqué à l’AFP Philippe Vernant, enseignant-chercheur à l’université de Montpellier et spécialiste en tectonique active, notamment au Maroc.

« Malheureusement, on ne peut rien prévoir. On essaie d’estimer des périodes de récurrence en fonction des différentes magnitudes des séismes ; mais après le comportement peut être chaotique, avec deux séismes forts sur une période courte puis très longtemps sans rien », a ajouté le spécialiste.

Samedi soir, des centaines de personnes se sont rendues sur la place Jemaa el-Fna, cœur battant de Marrakech, pour y passer la nuit, de crainte de devoir subir de nouvelles secousses dans leurs habitations.

• Un élan de solidarité internationale

Plusieurs pays, dont Israël, la France, l’Espagne, l’Italie et les États-Unis ont proposé leur aide. Même l’Algérie voisine, aux relations houleuses avec le Maroc, a ouvert son espace aérien, fermé depuis deux ans, aux vols transportant de l’aide humanitaire et des blessés.

Selon la Croix-Rouge internationale, les besoins d’aide du Maroc sont immenses. « Ce ne sera pas l’affaire d’une semaine ou deux (...) Nous tablons sur des mois, voire des années de réponse », avons averti dans un communiqué Hossam Elsharkawi, directeur pour le Proche-Orient et Afrique du Nord de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Plusieurs organisations caritatives françaises ont lancé ce samedi un appel à la générosité auprès du grand public, afin d’aider les sinistrés. Le Secours populaire français a annoncé dans un communiqué qu’il débloquait 50 000 euros issus de son « fonds d’urgence » pour « venir en aide aux enfants et aux familles qui ont tout perdu ».

De leur côté, trois régions françaises, L’Occitanie, la Collectivité de Corse et la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) se sont engagées samedi à fournir un million d’euros d’aide humanitaire au Maroc.

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