Sécurité routière : Cazeneuve en terrain glissant

L’augmentation du nombre de morts sur les routes en juillet a poussé le ministre à interrompre ses vacances.

Il a serré des mains - celles des victimes d’accidents de la route - et frappé du poing sur la table. Vendredi, Bernard Cazeneuve a interrompu ses vacances et remis son costume austère de ministre de l’Intérieur pour rendre visite aux patients de l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine). Objectif : ne pas perdre l’initiative sur un dossier sensible et occuper le terrain.

«Esbroufe»

A la veille d’un gros chassé-croisé et au lendemain de la publication de chiffres faisant état d’une augmentation de 19,2 % du nombre de morts sur les routes en juillet, Bernard Cazeneuve a lancé un «appel solennel à la responsabilité» des automobilistes et annoncé de nouvelles mesures : un renforcement du «volet répressif» et de la prévention. Mais en dépit de son opération de communication bien orchestrée en pleine trêve estivale, il n’est pas sûr que le ministre de l’Intérieur parvienne à éteindre la polémique.

Les tués sur la route entre 1970 et 2015

Les associations de prévention et les experts du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) ne décolèrent pas : ils reprochent au gouvernement son inaction dans ce domaine. Alors que le nombre de victimes n’a cessé de baisser depuis des décennies, on observe une remontée des décès dus aux accidents depuis 2014.

Pour le seul mois de juillet, 360 personnes ont été tuées sur les routes de France, soit 58 de plus qu’à la même époque l’an dernier. Cette augmentation entérine une tendance : le nombre de morts est reparti à la hausse. Bernard Cazeneuve a pointé du doigt des éléments conjoncturels, tels qu’une météo ensoleillée, propice aux déplacements. «Un coup d’esbroufe», rétorque Claude Got. Ce médecin spécialisé en accidentologie, qui a démissionné en mars du CNSR, n’est pas surpris par les chiffres de juillet : «Ça fait des mois et des mois que nous tirons la sonnette d’alarme. La gauche est en train de rater sa politique de sécurité (...)

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