Sébastien Lecornu annonce que les personnes séropositives vont pouvoir intégrer les forces armées

Une décision dans les tuyaux qui prend un tour officiel. Sébastien Lecornu a annoncé ce lundi matin avoir "pris un arrêté qui va revoir l'ensemble des critères d'aptitudes pour rentrer dans les forces armées" pour mettre "fin aux discriminations par principe" sur France 2. Dans son viseur: la fin de l'interdiction d'intéger les forces armées pour les personnes porteuses du VIH.

"Ça comprend les pompiers de Paris et de Marseille, ça comprend la gendarmerie", a précisé Sébastien Lecornu.

Un dispositif déjà levé pour les policiers

C'est Gérald Darmanin qui avait proposé aux ministre des Armées début mai de mettre fin aux critères d'embauche excluant les personnes séropositives de la gendarmerie et des corps militaires des sapeurs-pompiers.

"Cet état de fait lié au statut militaire et aux contraintes qu’il impose, semble devoir évoluer", avait jugé le ministre de l'Intérieur dans un courrier adressé à son collègue en charge de la Défense.

Fin novembre 2022, cette discrimination à l'embauche visant les personnes séropositives avait déjà été levée pour les policiers. Le gouvernement avait abrogé par décret l'application du "Sigycop", un dispositif d'évaluation de l'aptitude physique utilisé dans plusieurs métiers de la fonction publique.

Un recrutement à caractère "discriminatoire"

Appliquée strictement, cette évaluation, basée sur une cotation de 1 à 6, classait comme inaptes les personnes séropositives.

Jusqu'à présent, le ministère des Armées, dont le service de santé régit le recrutement des gendarmes et des pompiers militaires, s'était toujours refusé à modifier le "Sigycop". Très concrètement, au moment de la visite médicale nécessaire pour entrer dans les Armées, tout candidat qui se déclare séropositif est jugé inapte.

Lors d'une audience début 2023 devant le Conseil d'État, dans le cadre d'un recours déposé fin 2020 par sept organisations LGBT+, les magistrats "laissaient sous-entendre par leurs questions qu'il y avait bien une discrimination", expose par ailleurs leur avocat auprès du Parisien.

"Les soucis logistiques" des trithérapies sur le terrain

La loi a bel et bien évolué ces dernières années. Elle prévoit ainsi que l’évaluation d’une inaptitude physique "fasse l’objet d’un examen individualisé et circonstancié" au regard de la pathologie du candidat et de la fonction qu’il souhaite exercer, et qu’elle prenne également en compte "l’évolution des connaissances scientifiques et médicales".

Les dernières études scientifiques ont pourtant démontré que les personnes séropositives bénéficiant de traitements antirétroviraux ont une charge virale indétectable et ne transmettent pas le VIH. Autant dire que le "Sigycop" ne semblait plus dans les clous juridiques.

Un décret dans les prochains jours

Plusieurs représentants d'associations LGBT ont échangé avec le ministre des Armées ces dernières semaines. "On s'est vu répondre de manière un peu schématique que transporter des traitements sur les terrains opérationnels posait de gros soucis logistiques", explique l'un d'entre eux auprès de nos confrères.

"Pourtant, les opérations extérieures ne concernent qu’une partie des soldats, certains postes impliquent de rester dans des bureaux", remarque encore l'un des collectifs. Le décret qui modifiera la stuation "sera publié dans les jours qui viendront", a de son côté asssuré Sébastien Lecornu.

Article original publié sur BFMTV.com