Séances d'acupuncture et caméra espion: un dentiste du Loiret jugé pour viol à partir de lundi

L'homme est jugé par la cour d'assises du Loiret, à Orléans. - Guillaume Souvant
L'homme est jugé par la cour d'assises du Loiret, à Orléans. - Guillaume Souvant

Il s'agit d'un dentiste particulièrement bien intégré et apprécié à Châlette-sur-Loing. Dans son cabinet dentaire de cette petite ville au nord de Montargis, dans le Loiret, les clients se succédaient. Derrière les portes du cabinet, aucun ne se doutait que le médecin profitait de son autorité naturelle pour abuser des jeunes filles.

Stéphane S., âgé de 61 ans, comparaît à partir de ce lundi devant la cour d'assises du Loiret pour viol sur mineur, agression sexuelle, atteinte à l'intimité et diffusion d'images pédopornographiques. Les chefs d'accusations sont rassemblés en cinq pages dans l'ordonnance de mise en accusation. L'accusé est en effet soupçonné d'avoir fait 27 victimes.

Séances d'acupuncture

À l'origine de cette sordide affaire d'envergure, le coup de colère du compagnon d'une patiente de Stéphane S. Au début de l'année 2019, il s'épanche sur les réseaux sociaux évoquant des gestes déplacés du chirurgien-dentiste sur sa compagne et le menace. L'intéressé porte plainte pour diffamation. Des auditions sont menées, la jeune femme est interrogée et confirme des méthodes pour le moins particulières pour un dentiste.

Le praticien proposait des séances d'acupuncture uniquement à ses jeunes patientes pour limiter les douleurs dentaires. Il plaçait les aiguilles sur l'intégralité du corps. "C'est avec ce dossier que j'ai découvert qu'on pouvait finir en culotte chez le dentiste...", déplore une source proche du dossier.

Une autre jeune patiente s'était, elle aussi, confiée à des amies puis à sa mère dès années après ses consultations chez le Dr S. Elle l'avait consultée en août 2011. La jeune fille n'avait que 16 ans et présentait des troubles d'ordres psychologiques. Une patiente vulnérable qui va raconter à ses proches puis aux enquêteurs avoir été violée, par pénétration digitale, par le médecin.

Système de vidéo espion

Une première plainte, puis une seconde, puis une troisième... toutes les plaignantes étaient adolescentes ou jeunes majeures au moment des faits. Après ces premières révélations, une perquisition est menée au cabinet de Châlette-sur-Loing. Les enquêteurs découvrent alors qu'un système vidéo espion, actionnable à distance par le praticien, a été installé. Ils découvrent que le médecin photographiait ses patients sous anesthésie. Des prises de vue montrant uniquement le sexe et les jambes des victimes.

De nombreuses d'entre elles se sont reconnues sur les photos et ont porté plainte dans ce dossier. "D'autres n'ont pas pu être identifiées", se désole une source proche du dossier.

Depuis la révélation des faits, Stéphane S. est placé en détention provisoire, une détention prolongée il y a quelques semaines. Marié, père de famille, le chirurgien-dentiste a nié tout au long de l'instruction les faits de viol et d'agression sexuelle qui lui sont reprochés. Il reconnaît l'atteinte à la vie privée.

Article original publié sur BFMTV.com