Comment les rythmes circadiens régulent notre santé

Longtemps négligée, l'étude des cycles biologiques de l'organisme intéresse de plus en plus les chercheurs. Car le dérèglement de notre horloge circadienne peut avoir des conséquences majeures sur la santé physique et mentale. Explications.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°922, daté décembre 2023.

Nos corps ont le sens du rythme. Des rythmes même, puisque presque tous nos organes sont dépendants d'horloges circadiennes, des mécanismes présents dans nos cellules et contrôlés par des gènes spécifiques fonctionnant sur des cycles d'environ 24 heures. Qu'il s'agisse de notre métabolisme, de nos systèmes immunitaire et cardiovasculaire ou encore de notre sommeil, toutes nos fonctions biologiques sont soumises à ces rythmes circadiens.

Des perturbations de ces horloges internes s'avèrent aujourd'hui avoir des conséquences majeures sur notre santé, physique comme mentale. Cancers, altérations des fonctions cognitives, dépression, troubles de l'humeur, obésité, diabète voient leurs risques de survenue et leur gravité augmentés lorsque ces horloges internes viennent à se dérégler. Chez des patients souffrant de pathologies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer, de Huntington ou de Parkinson, les médecins observent un dysfonctionnement de l'expression des gènes d'horloge affectant notamment la sécrétion de mélatonine, une hormone dont la production est circadienne.

Les patients souffrant d'Alzheimer sont ainsi notablement plus agités et instables en fin d'après-midi ou dans la soirée. Et c'est l'inverse pour les diabétiques dont un dysfonctionnement dans la sécrétion de l'insuline conduit à une aggravation des symptômes en matinée. Des dérèglements de rythme pourraient également aggraver certaines maladies mentales. On sait par exemple que 80 % des patients souffrant de schizophrénie présentent des troubles du sommeil et des rythmes circadiens.

Longtemps négligée, l'étude des rythmes biologiques de l'organisme a gagné de plus en plus d'importance ces dernières années. "Jusqu'à récemment la chronobiologie n'était pas vraiment considérée, expose Étienne Challet, directeur de recherche CNRS à l'Université de Strasbourg. Heureusement, on en parle de plus en plus depui[...]

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