Ce Rwanda où l’art se déploie

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Kigali, colline de Kimihurura. Le 7 avril 1994 à 10 heures du matin, les parents de Dorcy Rugamba, six de ses frères et sœurs, une nièce venue passer la nuit, sont massacrés, au premier jour du génocide perpétré contre les Tutsis. En trois mois, il fera un million de morts.

Trente ans plus tard, le dramaturge et comédien, 55 ans, auteur d'un lumineux récit, Hewa Rwanda. Lettres aux absents (JC Lattès), nous accueille dans la demeure familiale où périrent les siens.

Il la fait revivre en y hébergeant Rwanda Arts Initiative (RAI), sa structure fondée avec un petit noyau d'amis en 2012, après une dizaine d'années d'ateliers de théâtre menés avec des étudiants.

Foyer de culture intense

Là, chaque jour, de jeunes artistes profitent de l'aide de la juriste Sophie Kabano, des conseils de sa sœur Isabelle, comédienne – dans Petit Pays, Black Tea… –, de bureaux et d'une salle de répétition pour mener à bien leurs rêves : un vrai incubateur culturel.

Sur cette terrasse, Michael Makembe, né en 1999, musicien d'une intensité impressionnante, nous raconte combien sa génération cherchait des modèles : « Nous avons grandi en essayant de trouver des personnes que nous pourrions admirer. »

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Il trouve sa voie en parcourant son pays, à la recherche de musiques traditionnelles encore vivantes. Sa musique « neo-gakondo » mêle ainsi le fruit de ses recherches sur les sons et instruments patrimoniaux du R [...] Lire la suite