En Russie, les Pussy Riot ouvrent un centre pour les droits des prisonniers

Deux membres des Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova et Maria Alyokhina, à Krasnoyarsk, le 24 décembre 2013.

Incarcérées dans un camp de Mordovie, les deux femmes veulent dénoncer les conditions dans les camps de travail, proches de l'«esclavage», selon elles. Nadejda Tolokonnikova avait d'ailleurs observé plusieurs grèves de la faim lors de sa détention.

Les deux jeunes femmes du groupe contestataire russe Pussy Riot récemment libérées de prison ont ouvert jeudi un centre pour défendre les droits des prisonniers des camps de Mordovie, une région où l’une d’entre elles avait purgé sa peine. «Nous avons beaucoup parlé de ces camps, de la situation dans certains endroits, et nous sommes parvenues à la conclusion que la Mordovie a, plus que n’importe quel autre lieu, besoin d’un centre des droits de l’homme», a annoncé Maria Alekhina au cours d’une conférence à Saransk, en Mordovie.

Le centre sera installé dans l’un des nombreux complexes pénitentiaires de la région de Mordovie, à plus de 500 km à l’est de Moscou. Il s’agit «probablement le plus terrifiant réseau de camps et nous le savons d’expérience», a rappelé sa camarade Nadejda Tolokonnikova dans cette conférence dont une vidéo a été postée par un site d’informations local, Pro Gorod Saransk.

Condamnée avec Maria Alekhina à deux ans de camp pour avoir chanté début 2012 une «prière-punk» contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, Nadejda Tolokonnikova avait purgé la plus grande partie de sa peine dans la colonie pénitentiaire pour femmes n°14, en Mordovie.

«Les gens sont transformés en bétail»

Pour dénoncer les conditions dans son camp de travail qu’elle a décrites comme étant proches de l'«esclavage», elle avait observé plusieurs grèves de la faim. «Ils peuvent te frapper, ou finalement te battre à mort et personne n’en saura jamais rien... C’est vraiment horrible ici et nous espérons travailler là-dessus», a expliqué Maria Alekhina.

Le centre, qui aura un numéro d’appel d’urgence pour les victimes d’exactions en prison ou pour leurs proches, sera dirigé par l’ancien (...)

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