Russie: La porte-parole de Navalny arrêtée avant une manifestation samedi

RUSSIE: LA PORTE-PAROLE DE NAVALNY ARRÊTÉE AVANT UNE MANIFESTATION SAMEDI

MOSCOU (Reuters) - Un tribunal russe a condamné vendredi la porte-parole d'Alexei Navalny à neuf jours prison, ce qui signifie qu'elle ne pourra pas assister à la manifestation de l'opposition prévue samedi pour demander la libération de l'opposant russe, a-t-elle déclaré sur Twitter.

Kira Yarmysh fait partie des nombreux alliés de Navalny qui ont été arrêtés par la police avant la manifestation de samedi que le Kremlin a déclaré illégale.

Alexei Navalny a été arrêté dimanche dernier et emprisonné pour violation présumée de sa liberté conditionnelle, après être rentré en Russie pour la première fois depuis son empoisonnement par un agent neurotoxique.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a demandé vendredi par téléphone au président Vladimir Poutine de libérer Alexei Navalny et a exigé une enquête sur son empoisonnement.

"Dans mon appel avec le président Poutine aujourd'hui, j'ai réitéré (que) l'UE est unie dans sa condamnation de la détention d'Alexei Navalny et demande sa libération immédiate", a écrit Charles Michel sur Twitter.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE devraient débattre lundi à Bruxelles de nouvelles sanctions économiques à l'encontre de la Russie.

Les législateurs européens ont adopté jeudi une résolution demandant à l'UE l'arrêt de la construction du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, en réponse à l'arrestation de Navalny.

Avant son retour en Russie, l'opposant et ses partisans avaient anticipé une probable arrestation et planifié des manifestations répétées, dont une samedi, pour forcer sa libération, a déclaré un proche allié.

L'avocat de 44 ans a été placé en détention pour 30 jours, jusqu'au 15 février, et l'administration pénitentiaire de Moscou a demandé que la peine de trois ans et demi de prison avec sursis prononcée dans une affaire de détournement de fonds, qui, selon Alexeï Navalny, a été inventée de toutes pièces, soit convertie en une véritable incarcération.

Leonid Volkov, un proche allié, a déclaré à Reuters que l'opposition prévoyait également la publication d'enquêtes vidéo comme celle diffusée mardi par Navalny, qui dénonce un "palais" dont se serait doté le président russe, et a déjà été vue plus de 53 millions de fois sur Youtube.

Moscou a rejeté ces accusations.

"Nous savons que le Kremlin craint les manifestations de masse", a déclaré Leonid Volkov. "Nous savons que le Kremlin n'a jamais manqué ces dernières années de plier dans un sens ou dans l'autre si les manifestations étaient suffisamment puissantes et fortes."

Deux sources proches du gouvernement russe estiment cependant que Navalny devient une menace et qu'il sera probablement maintenu en détention même si le soutien populaire se prolonge.

Le Kremlin n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaires.

(Maxim Rodionov, Tom Balmforth, Anton Zverev, Polina Nikolskaya, Robin Emmott; Version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)