Russie-Otan : la vérité enfin révélée

Le siège de l'Otan, situé à Bruxelles (Belgique).       - Credit:Jean-Marc Quinet / MAXPPP / BELPRESS/MAXPPP
Le siège de l'Otan, situé à Bruxelles (Belgique). - Credit:Jean-Marc Quinet / MAXPPP / BELPRESS/MAXPPP

« On finira par oublier », se disent les fauteurs de guerre. Ainsi de celle en Ukraine qui suscite de part et d'autre du monde la compassion et les exhortations à la paix. Rhétorique inique puisqu'il s'agit en réalité d'une invasion en bonne et due forme, laquelle implique un agresseur objectif et une victime objective. L'histoire est, depuis le 24 février 2022, réécrite un peu plus chaque jour au point, aujourd'hui, de se résumer à un tort partagé, lequel justifierait une paix honnête : un peu de l'Ukraine pour la Russie, une autre pour l'Ukraine.

Avant même de lancer son offensive contre Kiev, Vladimir Poutine avait préparé les esprits en répétant que l'Otan n'avait, depuis la chute de l'URSS, tenu aucun de ses engagements vis-à-vis de Moscou. À commencer par le premier d'entre eux : pas d'extension de l'alliance dans les anciennes républiques soviétiques. Cette promesse a-t-elle été vraiment formulée ?

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Un documentaire exceptionnel* consacré aux rapports de l'Otan et de la Russie vient de paraître. Nombre d'historiens sont interviewés ; et, parmi eux, Mary Elise Sarotte, autrice d'un livre de référence, paru aux Yale University Press, Not One Inch : America, Russia, and the Making of Post-Cold War Stalemate. Son ambition est de procéder à une reconstitution précise des faits relativement aux échanges entre les États-Unis, l'Otan et la Russie.

Des heurts hérités de la guerre froide

À la fin de la Seconde [...] Lire la suite