La Russie mène de nouvelles attaques sur l'Ukraine après la frappe meurtrière de Kiev à Belgorod

La Russie poursuit ses attaques sur l'Ukraine après une frappe meurtrière menée par Kiev en territoire russe, la plus importante depuis le début de la guerre.

La Russie a lancé ce dimanche 31 décembre à l'aube de nouvelles attaques contre l'Ukraine, au lendemain de la frappe imputée à Kiev qui a fait 22 morts dans la ville russe de Belgorod et à laquelle Moscou a promis une riposte.

Quatre drones "Shahed" de fabrication iranienne ont visé dans la nuit la ville de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, selon le porte-parole du procureur régional, Dmytro Tchoubenko.

"A la suite de l'attaque nocturne des drones russes sur Kharkiv, des bâtiments du centre ville ont été endommagés. Il ne s'agit pas d'installations militaires, mais de cafés, d'immeubles résidentiels et de bureaux", a écrit sur Telegram le maire de la ville, Ihor Terekhov, sans faire état de victimes.

"A la veille du Nouvel An, les Russes veulent intimider notre ville, mais nous n'avons pas peur", a-t-il ajouté.

Frappe la plus meurtrière en territoire russe

Cette attaque survient au lendemain de la frappe imputée à l'armée ukrainienne qui a fait, selon le gouverneur local, 22 morts et 109 blessés samedi à Belgorod, ville russe située à environ 80 km au nord de Kharkiv et à 30 km de la frontière avec l'Ukraine.

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière pour les civils en Russie depuis le début du conflit en février 2022, et le ministère russe de la Défense a assuré qu'elle ne resterait pas "impunie".

L'Ukraine mène régulièrement des frappes en Russie, notamment dans les régions les plus proches de son territoire, mais leur bilan est généralement bien moins élevé.

Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, Moscou a accusé Kiev d'avoir commis "un acte de terrorisme délibéré" et d'avoir "utilisé des armes à sous-munitions".

C'est "une attaque aveugle et délibérée contre une cible civile", a dit l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, accusant Kiev d'avoir visé un centre sportif, une patinoire et une université.

Les alliés de l'Ukraine ont répliqué que la responsabilité de la guerre revenait au président russe Vladimir Poutine.

Bombardements intenses en Ukraine

"Il y a des centaines de milliers de soldats russes en Ukraine. Il n'y a pas un seul soldat ukrainien en Russie", a dit le représentant britannique Thomas Phipps. "Si la Russie veut blâmer quelqu'un pour les morts de Russes dans cette guerre, elle devrait commencer avec le président Poutine", a-t-il ajouté.

L'attaque de Belgorod est elle-même survenue au lendemain de bombardements particulièrement intenses en Ukraine, qui ont tué 40 personnes, dont 17 dans la capitale Kiev, selon les autorités.

Dans la journée de samedi, de nouvelles frappes russes ont ciblé le territoire ukrainien, tuant trois personnes dans les régions de Kherson, Zaporijjia et Tcherniguiv, selon les différentes autorités locales. A Kharkiv, 26 personnes ont été blessées samedi.

Dimanche, Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky doivent tous deux prononcer des discours attendus pour le Nouvel an, après une année 2023 marquée par l'échec de la contre-offensive estivale de l'Ukraine et le gel quasi-total de la ligne de front.

Des nouvelles d'autant plus inquiétantes vu de Kiev que l'aide occidentale commence à s'essouffler, en Europe comme aux Etats-Unis, faisant entrevoir le risque d'un assèchement du flot de munitions et de fonds.

Samedi, Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel à ses alliés, assurant qu'armer l'Ukraine est "un moyen de protéger des vies". "Chaque manifestation de la terreur russe prouve qu'on ne peut pas attendre pour apporter de l'assistance à ceux qui combattent", a-t-il plaidé.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - La Russie promet de répliquer après une frappe meurtrière à Belgorod