La Russie, la Chine et demain Trump : l’économie européenne peut-elle résister ?

Monna Lisa, à la une de The Economist cette semaine, est passablement décoiffée. C’est que, selon l’hebdomadaire britannique, “l’économie européenne fait face à un triple choc”. Dans les pages intérieures, le magazine daté du 30 mars revient en détail sur ces fronts ouverts “de tous côtés”, les résumant ainsi : “D’abord Poutine, maintenant Xi [Jinping, le président chinois]. Et demain Trump ?”

L’Europe, continent le plus ouvert au monde

L’Europe subit de plein fouet la toute-puissance commerciale de la Chine, qui inonde le continent de ses véhicules électriques subventionnés par l’État. “La Chine produit des voitures pendant que ses dirigeants distribuent de l’argent et des prêts à son industrie de haute technologie pour tenter de relancer l’économie morose du pays”, constate le magazine libéral. Ce qui fait craindre aux dirigeants européens “un afflux de biens chinois de pointe et bon marché”. Car l’Europe est aussi le continent le plus ouvert au commerce et à l’investissement et elle rechigne à mettre en place des barrières douanières.

Ce “nouvel assaut chinois survient au pire moment pour l’industrie européenne”, très affaiblie par la crise énergétique qui a suivi l’invasion par la Russie de l’Ukraine. Les prix du gaz sont passés de 20 euros en moyenne le mégawattheure à “plus de 300 euros en 2022”. Et “le rebond post-Covid s’est mué en inflation et crise énergétique”, contraignant la Banque centrale européenne à relever ses taux, “frappant ainsi la demande dans une économie déjà affaiblie”. Aujourd’hui, des coupes budgétaires allemandes au “frein d’urgence” actionné par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en France, l’UE est bien loin des “largesses budgétaires consenties pendant la pandémie et la crise de l’énergie”.

La “menace” protectionniste

Pire, “une autre menace se profile”, celle qui verrait les droits de douane exploser en cas d’élection de Donald Trump à la présidence américaine en novembre prochain. Les efforts de l’Europe “pour se ‘désengager’ de la Chine” font déjà “grimper les coûts”. L’Allemagne, le pays le plus étroitement lié à Pékin, pourrait perdre jusqu’à 1,2 % de PIB, et les autres pays européens 0,5 %. Une réélection du candidat républicain à la Maison-Blanche rendrait les choses encore “plus difficiles”, dans la mesure où “20 des 27 États membres de l’UE ont enregistré un excédent commercial” avec les États-Unis l’an dernier.

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