Russie: les célébrations du 9-Mai en péril, les défilés militaires annulés dans certaines régions

Les actes de sabotage et autres attaques ukrainiennes sur le sol russe auront-ils raison des célébrations du 9-Mai? Après les inquiétudes du leader du groupe paramilitaire Wagner, qui assurait le 30 avril dernier que ses soldats manquaient de munitions, ces commémorations très importantes en Russie, sont en péril.

Depuis quelques jours, les gouverneurs de différentes régions russes ont décidé d'annuler les parades militaires prévues mardi prochain. Roman Busargin, gouverneur de l'oblast de Saratov, pourtant situé à plus de 600 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, est le dernier en date à avoir opté pour l'annulation des célébrations du 9-Mai.

Selon les informations du quotidien britannique The Guardian, le gouverneur Busargin a sobrement mentionné des "préoccupations sécuritaires" pour justifier ce revirement de situation. Plus tôt, cinq autres oblasts (Pskov, Orel, Koursk, Belgorod, Voronej), proches de l'Ukraine, avaient déjà annoncé l'annulation des parades militaires. La péninsule de Crimée, occupée par les Russes, a elle aussi suivi le mouvement.

Au début du mois d'avril, le gouverneur de l'oblast de Belgorod avait initié le mouvement, expliquant "ne pas vouloir provoquer l'ennemi".

"Dans l'idée de ne pas provoquer l'ennemi avec un grand nombre d'équipements et de forces armées, il n'y aura pas de parade dans Belgorod", a assuré le gouverneur Viacheslav Gladkov.

Mardi, face à des journalistes, le porte-parole de Vladimir Poutine a tenu à rassurer son peuple en affirmant que les services de sécurité russes faisaient tout leur possible pour "assurer la sécurité" du pays lors de cette journée symbolique.

Néanmoins, Dmitri Peskov a concédé être "au courant que le régime de Kiev, qui est derrière un certain nombre d'attaques terroristes, prévoit de continuer sur cette lancée". Selon The Guardian, des signes prouvent d'ailleurs que la Russie craint particulièrement une attaque par drone sur l'une de ses deux villes majeures, Moscou et Saint-Pétersbourg.

En ce sens, selon le média russe Baza, le ministère russe de la Défense envisagerait d'annuler le show aérien des défilés à Moscou et à Saint-Pétersbourg.

La contre-offensive en approche

Ces annulations de défilés militaires font effectivement suite à de multiples attaques ciblées sur le sol russe, soupçonnées d'être perpétrées par des défenseurs de la liberté ukrainienne. En début de semaine par exemple, deux trains de marchandises ont déraillé dans la région russe de Briansk, des déraillements causés par des engins explosifs selon les autorités russes.

Aussi, lundi 1er mai, une ligne à haute tension a été endommagée par un engin explosif aux abords d'un village situé au sud de Saint-Pétersbourg. Les services de sécurité russes (FSB) ont d'ailleurs ouvert une enquête pour sabotage.

En parallèle de ces attaques ciblées qui se multiplient, la Russie semble aussi craindre la contre-offensive de l'Ukraine.

Mise en œuvre au cours des derniers mois, cette riposte d'envergure semble imminente. Selon le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, les préparatifs "touchent à leur fin".

Une commémoration lourde de sens pour Poutine

Alors, la contre-offensive sera-t-elle lancée lors des célébrations du 9-Mai? S'il est impossible de le savoir, le déclenchement d'une telle opération mardi prochain comporterait une dimension encore plus symbolique, tant cette date est importante pour Vladimir Poutine.

Initialement, cette date est considérée comme le Jour de la Victoire pour les Russes. Elle marque en effet la fin de la "Grande Guerre patriotique", et la victoire de l'ex-URSS sur l'Allemagne nazie.

Mais depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine n'a cessé de faire des rapprochements entre le nazisme des années 40 et le prétendu besoin, selon lui, de "dénazifier l'Ukraine".

L'année dernière, lors d'un discours, le président russe avait déclaré que son armée combattait en Ukraine "pour qu'il n'y ait pas de place dans le monde pour les bouchers, les meurtriers et les nazis".

"La victoire sera à nous, comme en 1945", avait alors déclaré Vladimir Poutine.

Article original publié sur BFMTV.com