Russie : Antonina Kravtsova, la journaliste qui avait filmé la dernière vidéo de Navalny, arrêtée par les autorités
Antonina Kravtsova couvrait très régulièrement les procès d’Alexeï Navalny pour SOTAvision, l’un des derniers médias documentant depuis la Russie les répressions politiques.
Elle a filmé les dernières images de l’ennemi n °1 de Vladimir Poutine. La journaliste Antonina Kravtsova, qui a filmé les dernières images d’Alexei Navalny, a été arrêtée par les autorités russes mercredi, puis placée en détention provisoire pour « extrémisme », ce vendredi 29 mars. Reporters sans frontières a souligné qu’elle est l’une des six journalistes arrêtées ce mois-ci dans le pays, en cette période de forte répression des dernières voix critiques du pouvoir.
#Russia: Antonina Favorskaya, journalist for @Sota_Vision, has been remanded in custody until May 28. RSF denounces this further act of repression against independent journalism in Russia and calls for her release.https://t.co/2wV1PLtg8M pic.twitter.com/MK1jc1lEE1
— RSF (@RSF_inter) March 29, 2024
Sur Telegram, le service de presse des tribunaux de Moscou a indiqué qu’Antonin Kravtsova, qui travaillait sous le nom d’Antonina Favorskaïa, est accusée de « participation à un groupe extrémiste », et qu’elle sera en détention pour au moins deux mois, jusqu’au 28 mai.
Selon le tribunal, il lui est reproché d’avoir monté des vidéos et publié des contenus pour le Fonds de lutte contre la corruption, une organisation de l’opposant Alexeï Navalny déclarée « extrémiste » en 2021 et interdite.
Antonina Kravtsova couvrait très régulièrement les procès d’Alexeï Navalny pour SOTAvision, l’un des derniers médias documentant depuis la Russie les répressions politiques et classé « agent de l’étranger » par les autorités russes. Elle avait ainsi tourné, le 15 février, la dernière vidéo montrant l’opposant lors d’une audience, la veille de sa mort dans une prison de l’Arctique.
Déjà emprisonnée pour des fleurs sur la tombe de Navalny
La journaliste avait ensuite été arrêtée le 17 mars, quelques heures après avoir déposé des fleurs sur la tombe d’Alexeï Navalny, et condamnée dans la foulée à 10 jours de détention administrative pour désobéissance à la police.
Mercredi soir, après avoir purgé cette peine, elle a été à nouveau interpellée dès sa sortie de prison. Puis son appartement a été perquisitionné, tout comme celui de ses parents, dans le cadre de cette affaire pour « extrémisme ». Deux journalistes venues la retrouver à sa sortie de prison ont été interpellées brièvement et leurs domiciles également perquisitionnés.
Une autre journaliste, Olga Komleva, arrêtée à Oufa, dans la république du Bachkortastan, a aussi été placée jeudi en détention provisoire pour deux mois après avoir été accusée de « participation » à l’organisation « extrémiste » d’Alexeï Navalny.
« Une journaliste est conduite par une horde de flics pour l’arrêter parce qu’elle est journaliste », s’est indigné sur X, ex-Twitter, Georgy Alburov, un proche de Navalny, en partageant les images de l’arrestation de la journaliste.
Журналистку ведет орава ментов, чтобы арестовать за журналистскую работу.
Особо опасную преступницу заковали в наручники, чтобы репортаж писать не начала или чтобы вообще не дай бог трансляцию не запустила?pic.twitter.com/aPmWKzwE5U— Георгий Албуров (@alburov) March 29, 2024
Sur Telegram, l’équipe de Navalny a dénoncé ces poursuites comme « complètement imaginaires » et accusé le pouvoir russe de vouloir susciter une « nouvelle vague de peur parmi ceux qui ne veulent pas se taire ».
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