Un "Russiagate" au Parlement européen ? Des enquêtes sont en cours
L'enquête qui a débuté en République tchèque touche désormais six autres pays européens : l’Allemagne,la France, la Belgique, la Hongrie, la Pologne et les Pays-Bas.
Voici of Europe, un média en ligne exploité en République tchèque, est visé. Selon des rapports de presse, il diffusait des discours pro-russes et anti-occidentaux et menait des entretiens avec des hommes politiques européens - qui étaient également rémunérés pour cela.
"Le portail a d'abord appartenu à l'oligarque ukrainien pro-russe Viktor Medvedchuk, arrêté en Ukraine puis échangé contre des prisonniers ukrainiens [de guerre] parce qu'il est un ami de Poutine. Ce portail a ensuite été repris par un Polonais, agent de sécurité de profession, qui a également exprimé des opinions et des croyances anti-ukrainiennes.", explique Tomasz Piatek, journaliste d'investigation, Pologne.
Dans le cadre de cette action commune et transfrontalière des services secrets, une personne a été arrêtée la semaine dernière en Pologne.
"Les opinions, interviews et autres documents publiés visaient à attaquer la position de la Pologne sur la scène internationale, à attaquer l'Ukraine et à attaquer les pays de l'Union européenne. Tout cela s'est produit et a profité à la Fédération de Russie. Il s'agit d'espionnage, mais aussi de désinformation.", nous informe Jacek Dobrzynski, porte-parole du ministre coordinateur des services spéciaux
Selon la presse tchèque, le porte-parole de la politique étrangère du parti d'extrême droite allemand Afd et l'un des principaux candidats à un siège au Parlement européen, Petr Bystron, a accepté 25 000 euros de ce réseau pour tenter d'influencer l'opinion publique européenne avant les élections de juin.
"Le Parlement européen doit prendre cela très au sérieux. Nous avons été témoins de tentatives continues et répétées de la part des services secrets russes et des autorités russes d'intervenir dans nos élections démocratiques et nos processus de prise de décision démocratiques, et c'est inacceptable. C'est quelque chose que nous devons prendre très au sérieux", affirme Sergei Lagodinsky, député européen, Verts, Allemagne.
Dans la déclaration envoyée à Euronews par le porte-parole du Parlement européen, il est indiqué que dans ce cas "les autorités nationales ont des capacités d'investigation. Quand et si on le lui demande, le Parlement européen coopère pleinement avec elles."