Qui sont ces Russes qui se battent aux côtés de l’Ukraine ?

Vladimir Poutine a été informé en temps et en heure des événements survenus dans la matinée du 22 mai dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, assure le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. “Le ministère de la Défense, le FSB [le service de sécurité intérieure] et son Service des frontières ont informé le commandant en chef suprême qu’un groupe de sabotage ukrainien tentait de pénétrer dans la région de Belgorod. Des opérations sont en cours pour les bouter hors du territoire et les liquider”, a-t-il déclaré à l’agence de presse Interfax, le 22 mai au soir.

Selon Dmitri Peskov, l’objectif des Ukrainiens ne fait aucun mystère pour le Kremlin : “détourner l’attention de leur défaite à Bakhmout”, a-t-il poursuivi, en faisant référence à cette localité de l’est de l’Ukraine dont les mercenaires russes du Groupe Wagner ont revendiqué, après des mois de combats féroces, “la conquête totale” pendant le week-end.

Courrier international
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Plus tôt dans la journée, le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, avait annoncé “l’incursion d’un groupe de saboteurs et de commandos de l’armée ukrainienne” dans sa région, affirmant que toutes les mesures étaient prises pour “liquider l’ennemi”. Pour ce faire, les autorités ont déclaré la zone sous le “régime de la lutte antiterroriste”, une sorte de régime d’exception jusqu’à présent régulièrement déclaré dans le Caucase, et qui laisse les mains libres aux forces de sécurité au détriment de certaines libertés civiles, rappelle le quotidien économique Kommersant.

Quand “l’ennemi” est russe

Pourtant, “l’ennemi” dans ce cas de figure n’est peut-être pas ukrainien – du moins, pas officiellement. Deux unités paramilitaires, le Corps des volontaires russes (RDK) et la Légion Liberté pour la Russie, combattant aux côtés de l’Ukraine, ont pris la responsabilité de ces incursions, en des termes très clairs dès l’aube du 22 mai. “Chers compatriotes. Nous ne sommes pas vos ennemis. Nous revenons à la maison, pour combattre le régime poutinien”, a déclaré la Légion sur sa chaîne Telegram, suivie par plus de 200 000 abonnés.

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