Rugby: Byron Kelleher condamné à 6 mois de prison avec sursis pour violences conjugales

Rugby: Byron Kelleher condamné à 6 mois de prison avec sursis pour violences conjugales

"Dans notre culture, la femme passe avant tout le monde", s'est défendu, en anglais, l'ancien demi de mêlée, surnommé "le bison" en raison de sa puissance sur les terrains de rugby. Ces mots n'ont pas convaincu le tribunal qui a déclaré Byron Kelleher, 47 ans, coupable des faits qui lui étaient reprochés. Il devra en outre payer une amende de 1000 euros et verser 800 euros à son ex-compagne au titre du préjudice moral. En juin 2023, sous l'emprise de l'alcool - ce qu'il conteste - l'ancien All Blacks s'en était pris à sa compagne et mère de leur fils. Insultes, coups au visage et dans le torse égrène la présidente de la 24e chambre en exposant les faits. La plaignante raconte que son compagnon l'a trainée dans un couloir en lui tirant les cheveux. "Je ne reconnais pas les faits", répond Byron Kelleher. "Ce n'est pas vrai", insiste-t-il.

Sa compagne s'est "vue mourir"

L'ancien joueur nie également avoir "un problème avec l'alcool". "Je bois comme tout le monde boit", dit-il. Le soir des faits, il reconnait avoir simplement "bu quelques verres de vin rosé" avec un ami. Son ex-compagne explique qu'elle a dû se réfugier dans la salle de bain puis dans les toilettes pour échapper aux coups. Selon l'ex-rugbyman, c'est sa femme qui s'en est prise à lui. Il n'a fait que se défendre en lui attrapant les poignets. "Elle m'a cassé une dent", se plaint-il. Son ex-compagne qui a déposé une plainte plus d'un mois après les faits raconte à la barre qu'elle s'est "vue mourir". "Il me fait peur", dit-elle. D'autres faits de violences, pas retenus par le tribunal, auraient eu lieu, notamment lors d'un séjour du couple sur l'île Maurice ou encore à Monaco. Ma cliente "veut avant tout se protéger, elle et son fils", a plaidé l'avocat de la plaignante, Me Thibaut Rouffiac. La procureure a jugé les propos de l'ex-rugbyman "pas cohérents, pas convaincants et pas pertinents". Pour l'avocate de l'ex-rugbyman, Me Emmanuelle Jallifier-Verne, la plaignante n'était "pas toujours très sympa" à l'égard de son client, "légende vivante du rugby". Selon l'avocate leur relation reposait sur l'argent. "Madame aimait le beau, le luxe", dit-elle. L'avocate met en avant "la gentillesse" et "les valeurs mahories" de Byron Kelleher. "Certes, dispute il y a eu, concède l'avocate, mais en aucune façon il y a eu violence".

Déjà plusieurs démêlés avec la justice

Le couple s'était rencontré à Toulouse en 2010. Un fils était né de leur union en 2015 mais le couple s'était séparé peu après la naissance de l'enfant, déjà en raison, selon la plaignante, "de violences verbales et physiques". Byron Kelleher était reparti en Nouvelle-Zélande avant de revenir en France en février 2022 et de reprendre la vie commune avec sa compagne. Selon elle, les violences auraient repris un mois seulement après son retour en France.

L'ancien Toulousain a eu maille à partir avec la justice déjà en 2009 à la suite d'une rixe survenue à Toulouse après un accrochage alors qu'il conduisait sous l'emprise de l'alcool. Il avait par ailleurs brièvement été placé en garde à vue en octobre 2013 pour "conduite en état d'ivresse" à Bordeaux.

En 2017, il avait a été condamné à 200 euros d'amende pour dégradations et violences conjugales commises en 2016 avec une autre femme. Sacré deux fois champion de France (2008, 2011) et une fois champion d'Europe (2010) avec le Stade Toulousain, il a par ailleurs été sélectionné 57 fois avec les All Blacks entre 1999 et 2007.

Article original publié sur RMC Sport