Ruffin ? Autain ? Mélenchon ? Christiane Taubira a sa préférence au sein de La France insoumise pour 2027

Christiane Taubira, en février 2022 en meeting à Rennes.
SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP Christiane Taubira, en février 2022 en meeting à Rennes.

POLITIQUE - Clémentine Autain en 2027 ? La députée LFI de Seine-Saint-Denis n’a jamais fait part de ses ambitions. Mais elle a reçu les compliments de l’ancienne garde des Sceaux socialiste Christiane Taubira, brièvement candidate en 2022, rapporte Libération mardi 26 mars.

« Celle qui me plaît, c’est Clémentine Autain », a déclaré Christiane Taubira au quotidien Libération en marge de la visite d’Emmanuel Macron en Guyane. « Elle a pris de l’envergure, et ne se laisse pas faire », ajoute-t-elle. Là où François Ruffin, dont le nom revient de plus en plus souvent, ne récolte qu’un « moui » peu convaincu de l’ex-députée de la Guyane. L’ancienne ministre ne se prononce pas à ce stade sur les socialistes, faute de figures émergentes selon Libé. Après sa tentative ratée de candidature à l’Élysée en 2022, Christiane Taubira avait appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour.

À trois ans du scrutin présidentiel, le fondateur de LFI lui-même cite François Ruffin comme une option pour lui succéder comme candidat – sans pour autant s’exclure lui-même du tableau. Le nom de Clémentine Autain, avec qui les relations sont notoirement mauvaises, n’a en revanche pas les faveurs du chef.

La députée LFI ne cache pas ses désaccords avec la direction de son parti. Sur la gestion de l’affaire Quatennens, sur les relations à gauche, sur « le profil de La France insoumise » qui, « depuis un an, n’a pas permis d’engranger des forces », sur le « manque de solennité »… Ces reproches, assumés sur franceinfo début février, valent à Clémentine Autain une colère noire de Jean-Luc Mélenchon. Il dénonce dans une boucle Telegram des députés LFI un « sabotage » et estime que « partir serait mieux », révèle Le Nouvel Obs dans la foulée.

Autain tâte le terrain pour 2027

Clémentine Autain n’a jamais réagi publiquement à ce coup de semonce du fondateur du mouvement. De même qu’elle n’a jamais déclaré briguer la tête de l’union à gauche (si elle se fait) en 2027. Officiellement, en tout cas… Car, selon Politico ce mercredi 27 mars, l’élue a organisé fin février une réunion pour « commencer à s’organiser en vue de la présidentielle », confie un de ses soutiens.

Contactée par nos confrères, l’intéressée ne dément pas la réunion mais ne confirme pas son objectif : « Je n’ai rien à déclarer, si ce n’est que oui, c’est vrai, je travaille avec beaucoup de gens dans un cadre privé et dans un spectre large, et j’écoute », répond-elle.

Pourtant, selon un participant cité par la newsletter politique, l’élue « a dit qu’elle se préparait pour être une possibilité pour la présidentielle, c’était très clair ». « C’était la première fois qu’elle le disait comme ça », ajoute cette source.

Clémentine Autain fait partie des « unionistes », ces députés issus des quatre principaux partis de gauche qui ne désespèrent pas de reconstruire l’alliance. Elle était ainsi des dîners organisés pour maintenir les relations afin de « reconstruire un cadre commun qui permettra de définir un projet et une incarnation », confiait un participant à Libération fin octobre, après l’éclatement de la Nupes sur fond de conflit israélo-palestinien.

Autour de la table à l’époque, Raquel Garrido et Alexis Corbière, ex-proches de Mélenchon aussi mis à l’écart de la direction, la députée communiste Elsa Faucillon… Les mêmes qui, selon Politico, étaient présents à la réunion organisée en février autour de Clémentine Autain.

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