RSA sous condition : « J’ai cru que j’allais devoir travailler »

Une agence France Travail à Guyancourt (Yvelines), le 15 janvier 2024.  - Credit:Stevens Tomas/Abaca
Une agence France Travail à Guyancourt (Yvelines), le 15 janvier 2024. - Credit:Stevens Tomas/Abaca

Plusieurs fois, Jean-François a été confronté à la maladie. Un cancer à l'âge de 30 ans, puis une fibrose pulmonaire dont la responsabilité est probablement à rechercher parmi les nombreux produits chimiques qu'il a inhalés pendant des décennies. Jean-François a commencé à travailler dans le bâtiment à l'âge de 14 ans. Cet environnement n'a pas abîmé que ses bronches. Ses os et ses muscles ne supportent plus ces journées passées à se baisser, à soulever ou à porter.

« Il y a trois ans, mon médecin m'a dit qu'il fallait que j'arrête », raconte cet habitant de Montargis (Loiret) de 58 ans. Sans travail quasiment du jour au lendemain, Jean-François sombre dans la dépression. « Rester sans rien faire, c'est compliqué à vivre. Je n'étais plus connecté. Heureusement, il y avait mes enfants », se souvient-il. Sa situation matérielle se dégrade et Jean-François doit vendre sa maison. Resté deux ans sans faire la demande, il s'inscrit comme allocataire du RSA (revenu de solidarité active) en 2023.

« Projet professionnel »

Une pluie fine et serrée tombe en cette mi-mars sur la « Venise du Gâtinais » – surnommée ainsi en raison de ses nombreux ponts enjambant le canal de Briare. C'est non loin d'un de ses cours d'eau qui veinent la ville, à la maison du Département, que Jean-François a rendez-vous avec Aliou Gueye. Le jeune homme de 24 ans est le référent de 51 allocataires du RSA qui suivent le parcours social.

Depuis le printemps 2023, une réforme du RSA, versé sous co [...] Lire la suite