Royaume-Uni : un Prix Nobel dénonce les politiques d’immigration “hostiles”

Né en Inde mais formé aux États-Unis, où il a également enseigné, Venki Ramakrishnan compte parmi les scientifiques les plus éminents ayant immigré en Grande-Bretagne.

Chercheur en biologie, il a été distingué par le prix Nobel de chimie en 2009, soit dix ans après son arrivée dans le pays, rappelle The Times Higher Education, pour des recherches menées dans le cadre du prestigieux Laboratoire de biologie moléculaire de l’université de Cambridge. Venki Ramakrishnan a aussi présidé la Royal Society, l’académie des sciences britannique, de 2015 à 2020.

“En arrivant en Grande-Bretagne, j’ai dû accepter une énorme baisse de salaire : 40 % environ. Mais si l’on tient compte du coût de la vie plus élevé ici, la perte de pouvoir d’achat était plus proche de 50 % ”, confie le biologiste.

S’il a néanmoins choisi de rejoindre le Laboratoire de biologie moléculaire de Cambridge, c’est parce qu’il le considérait comme “un paradis” pour les chercheurs les plus avancés, explique-t-il. “Vous avez la possibilité de consacrer la majorité de vos heures de veille à vos recherches. C’est pour ça qu’il est bon d’être ici.”

Des frais de visa dissuasifs

Mais s’il avait ressenti à l’époque “une certaine hostilité” du pays à son égard, il aurait hésité à immigrer. “J’aurais pu me dire : ‘Pourquoi abandonner mon emploi bien rémunéré pour venir en Grande-Bretagne ?”

Or les politiques d’immigration récemment mises en œuvre par le gouvernement britannique, notamment à l’égard des scientifiques, peuvent à bon droit être ressenties comme “hostiles”. Notamment du fait des frais de visa et des frais d’assurance santé “qui ont augmenté de 66 %, pour être portés à 1 035 livres [soit plus de 1 200 euros] par an pour les étrangers”, rappelle le Times Higher Education.

Aujourd’hui, les frais de visa sont “en décalage” par rapport à ceux des pays concurrents. “Ils sont vraiment trop élevés”, regrette Venki Ramakrishnan. “Si vous voulez être un leader mondial dans le domaine scientifique, vous ne pouvez pas ériger ce type de barrières inutiles, qui n’existaient pas lorsque je suis arrivé en Grande-Bretagne.”

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